jeudi 13 août 2015

Les femmes écrivaines dans la littérature française de Maurice


Les femmes écrivaines dans la littérature française de Maurice

 
 La première femme écrivaine  de talent a Maurice est Raymonde de Kervern. Elle née en 1899 et morte le 1 er décembre 1973 à Maurice

•Cloches mystiques , 1928 .

•Le Jardin féérique , 1935 .

•Apsara la danseuse , 1941 .

•Abîmes , 1951 .

•La Danseuse Malabar .

Marcelle Lagesse, née en 1916 à Quatre-Bornes .
 
 

• Villebague , 1958 .

• La Diligence s'éloigne à l'aube , 1958 .

• Le Vingt Floréal au matin , 1960 .

• Cette maison pleine de fantomes , 1962 .

• Sont amis que vent emporte , 1974 .

Alix d'Unienville , née en1919 à Maurice , fut un agent du service secret britannique Special Operations Executive , section RF, pendant la seconde guerre mondiale, puis reporter, hôtesse de l'air et écrivain après la guerre. Comme résistante, elle eut pour pseudos «  Myrtil  » et «  Marie-France  ».

 1949. En vol, journal d'une hôtesse de l'air (Prix Albert Londres du reportage 1949)

• 1954. Les Mascareignes. Vieille France en Mer Indienne ,

 1957. Qui es-tu ? , Albin Michel.

1961. Le point zéro . Roman situé à Rodrigues.

 1975. La fête secrète , roman. Collection Des roses pour Annick n° 7, Presses Sélect Ltée

1976. Le Trésor de Dieu . Prix Anaïs Ségalas, 1977

Marie-Thérèse Humbert, née le 17 juillet 1940 à Quatre Bornes .

•À l'autre bout de moi , Stock , Paris , 1979 .

•Le Volkameria , Stock, Paris, 1984 .

•Une robe d'écume et de vent , Stock, Paris, 1989 .

•Un fils d'orage , Stock, Paris, 1992 .

•La montagne des signaux , Stock, Paris, 1994 .

•Le chant du seringat la nuit , Stock, Paris, 1997 .

•Amy , Stock, Paris, 1998 .

•Comme un vol d'ombres , Stock, Paris, 2000 .

Plus récemment :

Nathacha (Devi Pathareddy) Appanah , née à Maurice le 24  juin 1973 . Elle y fait toute sa scolarité, plonge très vite dans la littérature et découvre l'écriture à l'adolescence. Elle fut lauréate du prix de l' Alliance française en 1995

•2003 : Les Rochers de Poudre d'or , Gallimard

•2004 : Blue Bay Palace , Gallimard

•2005 : La Noce d'Anna , Gallimard

•2007 : Le Dernier Frère , Éditions L'Olivier

 

 Ananda Devi, née le 23 mars 1957 est une femme écrivaine  mauricienne .

•Rue la Poudrière ( Les Nouvelles Editions Africaines 1988)

•Le Rêve carnassier (1991)

•L'Arbre-fouet (both 1991)

•Moi, l'interdite (2001)

•Pagli (2001)

•Soupir (Gallimard 2002)

•Le Long Désir (Gallimard 2003)

•La Vie de Joséphin le Fou (Gallimard 2003)

•Eve de ses décombres (Gallimard 2006) - Prix des Cinq Continents de la Francophonie , Prix RFO du Livre

•Indian Tango (Gallimard 2007) - Sélection Prix Fémina et Prix France Télévisions

•Le sari vert (Gallimard 2009) - Prix Louis Guilloux

 

Shenaz Patel, née le 29  juillet 1966 à Rose-Hill .

•Le Portrait de Chamarel , Grand Océan, Saint-Denis , 2002 .

•Sensitive , Éditions de l'Olivier, Paris , 2003 .

•Le Silence des Chagos , Éditions de l'Olivier, Paris, 2005 .

 

 Sedley Richard Assonne est un poète et écrivain né le 7  octobre 1961 aux Salines, Port-Louis. Il a écrit plus d'une dizaine d'ouvrages, dont :

•Les fantômes du futur luxe nocturne , son premier recueil de poèmes, sorti en 1994 ,

•Vertiz leternite ,

•Robis , le premier polar en créole ,

•De l'amour ,

•Gérard Louis, tout pour la musique , première biographie d'un musicien, ouvrage accompagné d'un CD audio,

•Zan Balak , le premier polar en français,

•Le Morne, territoire marron , en hommage à la montagne du même nom, qui est inscrite sur la liste du patrimoine mondial des sites protégés de l'UNESCO.

•Pu poezi zame disparet , primé à la Réunion , et édité chez Grand Océan,

•La poésie contre la guerre , recueil de poèmes primé au concours Jean Fanchette.

•Le joueur d'échecs , une nouvelle ,

•Le bogue , un conte informatique,

•Tizann , un livre pour enfants,

•Coq pe crier

 

La littérature a  littéraire a toujours été monopolisé par les hommes les femmes ont apparu dans la liste d’écrtivaines que plus tard. Peu nombreuses. À Maurice, par exemple, on voit apparaître le nom d’une seule femme, Hortense Céré-Barbe, dans l’ouvrage La littérature de langue française à l’Ile Maurice de mon oncle Wasley Ithier publié en 1930.

Les premières femmes à s’aventurer sur le terrain littéraire sont Anne Marie Vigoureux de Kermovan et Raymonde de Kervern vers la fin des années 1920. Dans les anthologies de Blackburn et, d’Urruty, de Joubert, Osman et Ramarosoa4 et de Prosper et Tranquille5, les femmes n’occupent pas la place qu’elles méritent dans la littérature mauricienne au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, au moins sept femmes ont publié des œuvres en langue française. Après, elles ont été rejointes par d’autres. Certaines ont ont été frappées par l’oubli

Certaines ecrivaines  à l’époque coloniale ont été  contraintes à rester dans l’anonymat, malgré elles.

 Elles ne publient plus dans les revues uniquement et on constate un nombre croissant de recueils de poèmes écrits par des femmes. Quelques ecrivaines entrent alors dans un domaine qui était réservé jusqu’alors aux hommes à Maurice, le roman.

Au XIXe siècle, sur une population d’environ 370,0006, elles ne sont que trois femmes à publier : Hortense Céré-Barbe, Jenny Baissac et surtout Marie Leblanc/Ce des gens lettrés de l’époque.

Bien qu’elles aient publié des contes, des nouvelles, des poèmes et des romans dans les revues littéraires telles que Mauritiana, Le Soleil de Juillet, Le Voleur Mauricien, L’Essor, Zodiaque et La Semaine Littéraire, elles n’ont pas la reconnaissance de la critique. Jenny Baissac et Marie Leblanc sont les premières femmes à s’inspirer de l’environnement dans lequel elles vivent pour situer leurs contes,..

Selon Wasley Ithier12, Marie Leblanc a été la fondatrice de nombreuses revues littéraires telles que La Semaine Littéraire (1890-1892), La Nouvelle Revue Historique et Littéraire (1897-1904), Le Soleil de Juillet (1891-1915). Wasley Ithier ne mentionne pas la revue Les Roses de Noël (1892-1914) qui a été fondée par Marie Leblanc et qui paraît une fois l’an, au mois de décembre. La présence de ces revues souligne implicitement que Marie Leblanc faisait partie de ceux/celles qui voulaient promouvoir une littérature de langue française à Maurice.

Les femmes qui publiaient dans ces revues ont pour noms Irema, Beryl Carolan, Marie Thiéry, Mathilde Alauric, Jeanne D’Autilly, Claire Dureux, Clitandre, Ange-Marie Clerfeyt. Bien que leurs œuvres figurent dans différentes revues de l’époque, elles n’ont jamais connu la reconnaissance littéraire escompté

Marie Leblanc présente des femmes comme héroïnes dans  ses récits.

Dans deux contes de Noël, Marie Leblanc établit un lien entre ce qui se passe dans la vie des hommes et le fait que cela ait lieu la veille ou le jour de Noël. Dans le premier conte, l’intervention divine permet à Raymond de Plouërnel de retrouver son titre de noblesse et son amour.

Marie Leblanc semble aimer aussi les enfants. Dans plusieurs contes21, l’innocence, la pureté et le manque d’amour maternel accordent à ceux-ci un ton moralisateur ayant pour but de sensibiliser les enfants sur les malheurs des autres.

Dans ces récits, Marie Leblanc veut mettre en évidence la primauté de l’amour et la famille sur les aspects matériels de la vie.

 

Au cours de la période qui s’étend de 1900 à 1968 et avec une population passant de 500,000 environ, de nombreuses femmes se mettent à l’écriture. Durant cette période, on y trouve une pièce de théâtre, un recueil de nouvelles, quatre récits de voyages, neuf traités de morale ou de pensées philosophiques, quinze recueils de contes, seize romans et une cinquantaine de recueils de poèmes. Comme dans presque toutes les sociétés coloniales, la poésie dépasse de loin la production littéraire, même chez les femmes, alors que le théâtre ne semble pas attirer leur faveur.

. De 1920 à 1968, année où Maurice acquiert son indépendance, 25 autres femmes auront contribué à consolider la fondation de la littérature féminine. Toutes ces femmes sont d’origine blanche ou sont issues de la communauté des gens de couleur et écrivent en français. Les noms d’une dizaine de femmes, en l’occurrence Mauricette Duhau, Raymonde de Kervern, Marcelle Lagesse, Edmée Le Breton, Magda Mamet, Muriel Obret, Solange Rosenmark, Alix d’Unienville, Marie Vigier de Latour et Anne Marie Vigoureux de Kermorvan, reviennent souvent dans les ouvrages d’histoire littéraire. Certaines d’entre elles ont émigré en France et ont publié à Paris, comme  Hortense Céré-Barbe, Solange Rosenmark, Alix d’Unienville et Anne Marie de Kermorvan. D’autres, comme Magda Mamet, ont eu l’occasion de se rendre en France pour des études supérieures. Quelques-unes (comme Raymonde de Kervern, Magda Mamet), ont réussi à publier au moins une œuvre en France.

D’autres femmes vont ensuite traiter de la période coloniale à travers leurs écrits. Boullé, Aurèle Carosin, Denise Grant, Elisa Gueuvin, Denise Hall, Eudoxie et Guissy Hardy, Eliane Esnouf, Danielle Raffray, et autres Marie Thérèse

La  revue L’Essor (1920-1952)  a jouée une bonne part dans la promotion des écrits de femmes au XXe siècle. Pendant les trente-deux ans de son existence, on voit apparaître au moins trente-cinq noms de femmes dans cette revue.4

L’influence de la religion chrétienne est aussi sensible dans la poésie d’Edmée Le Breton. Des titres tels que « Presbytère à Port Louis », « À notre Dame de la Paix », « Prière »28, « Déluges » et « Trois larmes » témoignent de sa foi chrétienne. Dans plusieurs de ses poèmes, Magda Mamet exprime sa tristesse et son amertume. L’expérience de la souffrance est une étape dans la vie d’un Chrétien. Sans connaître la souffrance, il ne peut accéder à une vie meilleure avec Jésus.

Bibliographie

Bernd Zilà, Littérature brésilienne et identité nationale, Paris, L’Harmattan, 1995.

Blackburn J. A., Anthologie des écrivains mauriciens (1805-1961), Port Louis, 1960.

Furlong Robert, « Préhistoire, émergence, évolution d’une littérature : le cas du XIXe siècle mauricien » in Francofonia, Italie, Olschki Editore, 2005.

Ithier Wasley, J.J., La littérature de langue française à l’Ile Maurice, Slatkine, Paris, 1939 (Reprint en 1981).

Joubert Jean Louis, Littératures de l’Océan Indien, Paris, EDICEF/AUPELF, 1991.

Joubert Jean-Louis, Osman Amina, Ramarosoa Liliane, Littératures francophones de l’Océan Indien, Anthologie, Paris, ACCT/EOI, 1993.

Lehembre Bernard, L’Ile Maurice, Paris, Ed. Karthala, 1984.

Lequin Lucie, « Les femmes québécoises ont inventé leurs paroles » in American Review of Canadian Studies, 9.2, 1979, 113-124.

Prosper Jean Georges, Histoire de la littérature mauricienne d’expression.française, Stanley, EOI, 1978.

Prosper Jean Georges & Tranquille Danielle, Anthologie de la littérature mauricienne d’expression française, Des origines à 1920, Moka, MGI, 1999.

Ramharai Vicram (éd.), Anthologie des récits courts du XIXème siècle à l’Ile Maurice, Ile Maurice, Éd. Les Mascareignes, 1989.

Ramharai Vicram (éd.), Anthologie des contes et des nouvelles du XIXème siècle à l’Ile Maurice, Ile Maurice, Éd. Les Mascareignes, 2000.

Selvon Sydney, History of Mauritius, Mauritius, MPS, 2001.

Toussaint Auguste, Histoire de l’Ile Maurice, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1974.

Tranquille Danielle, Ramharai, Vicram, Furlong, Robert (éd.), Une Mauricienne d’exception : Marie Leblanc, Présentation et anthologie, Ile Maurice, Ed. Les Mascareignes, 2005.

Urruty Jean, Poètes mauriciens, vol. I, Port Louis, Royal Printing, 1971.

Urruty Jean, Poètes mauriciens, vol. II, Port Louis, Royal Printing, 1972.

Urruty Jean, Poètes mauriciens, vol. III, Port Louis, Royal Printing, 1973

dimanche 5 juillet 2015


 

Développement du tourisme  à l’île Maurice

Les grandes phases du développement touristique de l’île Maurice en montrant qu’il a permis aux grandes familles franco-mauriciennes de maintenir leur contrôle sur l’économie insulaire, et de pallier les défaillances de l’industrie sucrière qui fit leur fortune.

Depuis les années 1960, les îles tropicales sont devenues une destination touristique très prisée car elles offrent à la fois dépaysement, exotisme et détente. L’île Maurice aux plages de sable blanc bordées d’un lagon aux eaux limpides, à la température clémente, avec des équipements hôteliers de qualité et un accueil chaleureux donne une bonne image pour des visiteurs. Son décalage horaire aev l’eurpe est fables 2ou 3 heures seulement. Elle bénéficie de sa stabilité politique, etde l’absence de maladies tropicales (le paludisme a disparu), d’animaux et d’insectes dangereux.

 L’essor du tourisme mauricien a été étroitement lié à celui du transport aérien dont les progrès ont permis de réduire considérablement la durée du voyage notamment avec l’Europe : alors qu’il fallait, autrefois, jusqu’à trois jours pour effectuer le trajet en raison des escales nécessaires au ravitaillement en carburant des avions, celui-ci ne dure à présent qu’une dizaine d’heures. Aussi, le Central Statistics Office (CSO) estime que 906 000 personnes se sont rendues en vacances à l’île Maurice en 2007 alors qu’elles n’étaient que 100 000 trente ans plus tôt.

 Le tourisme est donc devenu un des piliers de l’économie nationale aux côtés, d’une part, des exportations de sucre, activité « traditionnelle » de l’île depuis le 19e siècle, et, d’autre part, de l’industrie textile,. Classée parmi les pays les plus pauvres de la planète au départ des Britanniques (1968), l’île est un des rares pays africains à être sorti du sous-développement pour figurer désormais parmi les pays à revenu intermédiaire (6 000$/an/habitant en 2007). Le pays s’enrichit aavec le développement d’industries.

.L’arrivée des premiers touristes date de l’après-guerre où quelques Anglais s’arrêtaient dans l’île avant de poursuivre leur périple dans l’océan Indien. el. Un peu plus tard, le groupe construisit à proximité de l’aéroport de Plaisance un premier hôtel balnéaire (Le Chaland) puis un second sur la côte Ouest, le Morne Plage (1954). Pour promouvoir le tourisme, les Britanniques créèrent le Mauritius Government Tourist Office (1959).

 L’activité connut alors un premier essor.

Au début des années 1970, une série d’hôtels luxueux virent le jour sous l’impulsion d’Amédée Hugnin Maingard, premier président d’Air Mauritius et dirigeant de Mauritius Hotels. Il fut un des pionniers du tourisme mauricien aux côtés de Sir Gaëtan Duval. dirigeant créole charismatique du PMSD, ce dernier fut vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, du Tourisme et de l’Immigration du gouvernement d’Union nationale formé après l’indépendance (1969-1973)6. Épicurien, brillant avocat, Pour faire la promotion touristique de son pays, il le fit découvrir à de nombreuses vedettes du cinéma et de la chanson ainsi qu’à des familles princières comme celle de Monaco. L’île Maurice devint une destination en vogue et prestigieuse qui ciblait une clientèle haut de gamme et misait sur le fait qu’elle était restée francophone malgré une présence britannique de près de 160 ans.. Ce groupe installa une série d’hôtels de classe internationale en bordure des plus belles plages comme le Saint-Géran (1975).

Voyant que le tourisme était porteur, des propriétés franco-mauriciennes s’y intéressèrent en profitant du « boom » sucrier de 1974-1975 qui avait pour origine une flambée des cours due une pénurie de sucre sur le marché mondial. Elles investirent une partie de leur surcroît de recettes dans la construction d’infrastructures hôtelières ou la prise de participations dans des groupes hôteliers.. Pour mener à bien leurs projets, ces propriétés bénéficièrent de l’appui de la Mauritius Commercial Bank qui est entre les mains de la communauté franco-mauricienne depuis sa fondation en 1838.

Un afflux de capitaux et de touristes (1985-2015)

Le développement du tourisme mauricien s’accéléra à partir du milieu des années 1980 : son chiffre d’affaires passa de 845 millions de roupies (1985) à 14,23 milliards (2000) et le nombre d’hôtels de 55 à 95 (Ministry of Tourism, Leisure and External Communications 2006). En 1998, le groupe Constance y édifia le prestigieux Prince Maurice composé de 89 suites de luxe construites sur la mer grâce à des pilotis en bois et doté d’un parcours de golf (ce groupe possède aussi un hôtel aux Seychelles). Déjà présent dans la manufacture, le commerce, l’assurance, l’imprimerie et d’autres secteurs, le groupe Mon Loisir de la famille Lagesse, fondé en 1939 pour exploiter des plantations du nord-est de l’île, entra quant à lui dans le capital de Naïade Resorts, troisième groupe hôtelier mauricien, puis accrut sa participation en 2003. Naïade Resorts débuta avec le seul hôtel Le Tropical à Trou d’Eau Douce (1990). Depuis lors, il a connu une belle réussite puisqu’il compte à présent six hôtels à Maurice, une luxueuse villa sur l’île des Deux Cocos au large de Blue Bay, un établissement aux Maldives et l’hôtel Desroches aux Seychelles. En peu d’années, Naïade Resorts est devenu le troisième groupe hôtelier mauricien aux côtés de New Mauritius Hotels et de Sun Resorts, deux groupes qui ont dans le même temps multiplié leurs établissements dans l’île. Outre ces trois grands groupes et les domaines sucriers, d’autres opérateurs se tournèrent également vers l’hôtellerie : Food and Allied (FAIL) par exemple, un groupe spécialisé dans l’agro-alimentaire édifia deux hôtels à Port-Louis, puis encore le Telfair à Bel Ombre (2004). Enfin, les groupes étrangers au sein desquels figuraient le groupe réunionnais Apavou et les sociétés de gestion françaises Accor et Méridien s’intéressèrent aussi davantage à Maurice.

 Actualisés, ces chiffres représentent près de 200 000 touristes et 5,2 milliards de roupies

En marge de ces grands hôtels, de nombreuses petites structures appelées « campements » (bungalows, appartements, chambres d’hôtes) se développèrent en bord de mer sur des initiatives très diverses. Durant cette période, les agences de voyages européennes étaient chargées de faire venir les touristes à Maurice et bénéficiaient des campagnes de promotion effectuées par la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA). Ces campagnes eurent d’abord pour cible les clientèles traditionnelles de l’île que sont la France (26,5% des touristes selon le CSO) et La Réunion (10,6%) qui, contrairement à Maurice, ne disposent pas de belles plages de sable hormis à Saint-Gilles. Elles visèrent ensuite de nouveaux marchés comme l’Italie, la Suisse, l’Allemagne puis la Scandinavie, le Japon, l’Australie et l’Asie du Sud-Est. Le nombre de touristes passa de 115 000 (1980) à 291 500 (1990) puis à 650 000 en 2000, le cap des 500 000 visiteurs étant franchi en 1997 (Ministry of Tourism, Leisure and External Communications 2006). Le secteur enregistra alors des taux de croissance élevés (15 à 25% par an) si bien que s’opéra inévitablement un glissement de la clientèle du haut vers le milieu de gamme, le pays ne pouvant espérer remplir ses hôtels en ne s’adressant qu’à une clientèle fortunée même s’il s’efforce toujours de présenter l’image du luxe.

Depuis 2000, les investissements se poursuivent et le nombre d’hôtels est en constante augmentation. Le CSO estime ainsi qu’à la fin de l’année 2007 l’île en comptait 97 soit 10 857 chambres et 21 788 lits. Cinq établissements (non-inclus dans les 97) sont actuellement en rénovation et leurs propriétaires en profitent pour accroître leur capacité d’hébergement. Par comparaison en 1995, les 95 hôtels recensés (Ministry of Tourism, Leisure and External Les nouveaux complexes hôteliers et résidentiels se sont implantés principalement dans le sud-ouest de l’île, zone longtemps tenue à l’écart du tourisme en raison de sa vocation agricole. À Bel Ombre, trois hôtels de haute gamme ont été inaugurés en décembre 2004 soit 450 nouvelles chambres et un quatrième à la fin de l’année 2007. À Saint-Félix, la principale plantation sucrière a édifié sur d’anciens champs de canne le Shanti Ananda dont la gestion a été confiée au groupe indien Ananda Resorts.

 Le  lcap des 700 000 touristes a été franchi en 2002 (Ministry of Tourism, Leisure and External Communications 2006), celui des 2 millions arrive a grands pas ,avec un investissement massif  et le développent de l’aviation commerciale..

Instaurés en 2002, le touriste a bénéficié de  l’acquisition de biens immobiliers . Ces  ressortissants étrangers qui obtiennent le statut de résident dès lors qu’ils se portent acquéreurs d’une villa en investissant un minimum de 500 000$.

Le développement touristique de l’île a eu un impact positif en termes de création d’emplois et de distribution de revenus

Le Premier Ministre Adjoint et Ministre du Tourisme de l'Ile Maurice souhaite a annoncé plusieurs mesures censés donner un coup de fouet au secteur du tourisme à Ile Maurice. Les deux institutions en charge de la promotion de ce secteur : la Mauritius Tourism Promotion Authority et la Tourism Authority seront notamment restructurées.

mardi 30 juin 2015

La varangue a Maurice.


La varangue a Maurice.
 

La varangue a Maurice est soit ouverte ou vitrée  Ce lieu constitue un lieu de convivialité et d’hospitalité à l’abri du soleil et de la pluie. Une véranda1 (écrit aussi verandah) est une pièce à vivre, souvent plus éclairée qu'une salle fabriquée dans les matériaux habituels. Prolongement de la maison existante, c'est un porche ou une galerie légère, couvert (toit plein, semi-vitré ou vitré) et à jour, établi sur la façade d’une mLe terme véranda vient du mot indien baramdah/veranda1 qui désigne une partie extérieure (un balcon) ayant une toiture pour se protéger des éléments naturels avant de rentrer ou de sortir, dans des maisons en Inde.

 La varangue, également appelée véranda,. Ce mot d’origine portugaise désigne une galerie généralement située au rez-de-chaussée des maisonnettes ’est une extension de la maison et se trouve aussi a l’étage. 

Des balustrades  en bois découpés, ornent  cet espace.

 Confortables fauteuils, table basse, y sont pacées de meme que des meubles avec espaces pour des plantes ornementales dont les fougères.  Ou pet trouver Saintpaulia et orchidée

 La varangue est souvent rectangulaire, couvert de bateaux ou de tôle donc protégé du soleil et de la pluie. Elle vise à créer un espace aéré et ombré où il fait bon vivre quand il fait chaud.
  De nos jours, la varangue est devenue une pièce à vivre. Elle fait partie intégrante de la maison

samedi 27 juin 2015

Le Sega Mauricien


Le Sega Mauricien

Les esclaves ne parlaient pas la même langue, allait communiquer autour de la danse et du chant.. Ils ont inventé le Sega.

Dès 1768, les voyageurs de retour de Maurice parlaient du chant des esclaves et de la danse. Bernardin de Saint-Pierre a parlé de la passion des esclaves pour la musique et de l'harmonie douce

Milbert, en 1803, a parlé de pas de danse et des femmes sensuels qui montrent clairement leurs intentions chaudes. Ils parlent tous du « chéga » ou « tchéga » qui deviendra par la suite le séga.

Le mot séga viendrait de la côte Est de l'Afrique. Au Mozambique, tchega se rapporte à une danse très proche du fandango espagnol.

Musique et danse originaire des esclaves africains, le séga est la forme artistique la plus répandue des îles de l’océan indien. Il se danse en faisant glisser les pieds sur le sol .On dandine lson corps et on tournoi sur soi même en faisant virevolter de la même mani_re sa cavaliere  Les danseuses retroussent leur jupe avec une habileté particulière « Viré viré matante »

 C’est une danse gaie dans une ambiance festive. Le séga est présent à chaque occasion : célébrations  d’anniversaires ou fêtes, soit dans les villages ou ou sur la plage! Cette danse s’accompagne d’une musique d’un rythme particulier qui fait le danseur onduler son corps et garder une caadence typique.

La musique, du sega  est un mélange de ses origines africaines avec une cadence ajoutée de salsa latino-américaine et du calypso des Caraïbes.

Les différents instruments du séga sont :

 La Maravane, carréeconstituée de cannes à sucre alignées,. C’est une boîte contenant des cailloux ou des billes métalliques que l’on secoue avec la cadence. Le musicien agite l’instrument pour accompagner le chanteur.

 La Ravane, pièce maîtresse du séga, est un tambour taillé dans du bois de goyave de chine que l’on trouve dans les forets du centre.. Il est recouvert d’une peau de chèvre tendue. Le Triangle, est un autre des instruments. De nos jours  des instruments d’origine on a adjoint la  comme la basse, la guitare et la batterie.

Le ségatier chante en faisant chanter les danseuses.

Longtemps méprisé, par des familles créoles même par des  descendant des esclaves  de classe moyenne le sega tipik comme on dit a retrouvé son souffle et revit.

Quelques anciens  s égatiers  Ti frere , Ravaton, Serge Lebrasse, , Marclaine Antoine, Clarel Betsy, Mario Armel, Jacques Cantin, Maria Séga, Roger Augustin, Loïs Cassabo, Fanfan, les anciens comme Cyril Labonne, Alain Permal, Roger et Marie-Josée Clency, Jean-Claude Gaspard, Michel Legris, Mario Armel, Claudio Veeraragoo. Parmi les nombreux ségatiers de la nouvelle génération on trouve, Cassiya, Nancy Dérougère, , le groupe Abraim, Sandra Mayotte Etae *Récemment un ségatier Alain ramalisumconnu d’’europe est très apprécié a Murice ; IL est souvent accompagné de  sa femme une réunionnaise de talent

 

En marge du 2e Festival Ile Maurice et Océan Indien à Nice en août 2010 plusieurs ségatiers mauriciens sont programmés Gérard Louis de Cassiya, Sandra Mayotte, Menwar, Alain Permal, Roger & Marie Josée Clency...

Ti Frer, le père du Séga mauricien, né « un 21 mai 1900 » dans une humble demeure au lieu dit Quartier Militaire. De « sa voix rauque qui rappelle celle de Louis Amstrong », Ti Frer (Alphonse Ravaton) et sa troupe, en parcourant l’île, auront l’immense mérite de faire revivre et aimer le Séga.dont Reseda. Roseda chanté par Ti Frère

Gra maten mo levé

Mo bure mo al travay

Sito dizer li soné

Kuma mo usi return dan lakur

Kuma mo return dan lakur

Mo truv mo piti bor difé

Ape badiné bor difé

Avek ponyé lasann dan lamen

Parol mo dir piti la

Akot to mama finn alé

Mama finn al labutik

Labutik sinwa kor de gard

Mo pik simen labutik

Mo tann diskité ar sinwa

Diskite ar sinwa

Avek so ver larak dan lamen

Mo kryé li Roseda da Roseda

Zoli ti fam kuma twa

Zoli fam kuma twa

To zenes fini dan labutik

Kuma lakoler pran mwa

Enn lakoler pran mwa

Kuma lakoler pran mwa

Mo ris li mo amenn dan lakur

 

Comment on prépare un sega

Les musiciens et régatiers doivent se préparer Ceux ux qui jouent la ravane  doivent faire chauffer la peau du tambour au-dessus d’un feu pour que celle-ci soit bien tendue. La chanson va durer tant que résonne le tambour, Les segatiers doivent ensuite attendre  attendre que les ravaniers chauffent de nouveau la peau du tambour pour chanter de nouveau ?.

Le séga est le genre musical majeur des Mascareignes, l'île Maurice, de l'île de La Réunion, Rodrigues, des Seychelles, Agaléga, Saint-Brandon et diverses îles de l'Océan Indien.

Le Maloya sortant du sega à l'île de la Réunion se danse beaucoup avec les hanches. Le sega est différent du Maloya.

Le séga rodriguais est composé de deux musiques différentes : le séga tambour, très rapide et typiquement africain le ségakordéon, où l'accordéon donne une touche musette.

Aux Seychelles le rythme est plus lent.

Liste de ségatiers de Maurice

 

Michel Admette

Manyan

Luc Donat

Jean-Pierre Boyer

Apolonia

Jules Joron

Maxime Laope

Ousanousava

Ziskakan

Kultur Bourbon

Zenes Kréol

Baster

Racine Des Iles

Ti Mack Alamelou

David Louisin

Jérome Payet

 Cassiya

Marie-Michèle Etienne

Désiré François

Alain Ramanisum

Ti Frere

Nancy Derougere

David Ramen

Kaya

Carino

Marcelino

Claudio Veeraragoo

Patrick Victor

Jean Marc Volcy

Brian Matombe

Juliette Joennise

 

Le 1er octobre 2009, la Convention internationale de l’UNESCO réunie à Abu Dhabi pour examiner les candidatures venues du monde entier a inscrit le maloya sur la liste des éléments faisant partie du Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité.

 Que ce soit à l’hôtel, sur la plage ou en soirée, le Sega est une danse inventée par les créoles d’origine africaine devenue symbole de « joie de vivre » à l’île Maurice.

 

 Un très vieux séga La Rivière Tanier

Mo passer la rivière Tanier

Mo zouaine ene vié grand mama

Mo dire li ki li fer là li dire moi

Mo lapeche cabo mo piti

Li dire moi assizé mo piti

Kifer to mama fine quitte zot pays

Couma to pé débrouiller

Mo dire li sa ek mo douleur

Mo pé talle lamain pou mo gagne la vie

Pourtant mo finne vanne mo bato

Pou gagne bon ledikasyon dan lavenir

Sa panne servi narnier

Parski aster, ou couler ou nom, ki divan

Kant meme mwa zette mwa dan lamer

Kant meme mwa zette moi dan la seine

Vielle a passer pa pou envale moi

Mo bisin zouaine les deux boutes mo pays

Mo bisin zouaine les deux boutes mo pays

Mo passer la rivière Tanier

Mo zouaine ene vié grand mama

Mo dire li ki li fer là li dire moi

Mo lapeche cabo mo piti

Li dire moi assizé mo piti

Kifer to mama fine quitte zot pays

 

Couma to pé débrouiller

Mo dire li sa ek mo douleur

Mo pé talle lamain pou mo gagne la vie

Pourtant mo finne vanne mo bato

Pou gagne bon ledikasyon dan lavenir

Sa panne servi narnier

Parski aster, ou couler ou nom, ki divan

Kant meme mwa zette mwa dan lamer

Kant meme mwa zette moi dan la seine

Vielle a passer pa pou envale moi

Mo bisin zouaine les deux boutes mo pays

Mo bisin zouaine les deux boutes mo pays

Même mwa va reste toussel,

Grand-mama,

Mo bisin zouaine les deux boutes mo pays

Mo bisin zouaine les deux boutes mo pays…

Maurice, Réunion, Rodrigues, Seychelles : entre sega et maloya

samedi 3 décembre 2011

Le bon vieux temps. Regrettons homards et camarons

La fin des homards à Maurice
Sténio Félix.



C’était bien le bon vieux temps ! J’avais 10 ans en 1935. L’ile avait moins de 40000 habitants. Il n’y avait certes pas de Télévision de radio d’autoroutes mais la mer fourmillait de bons poissons et de fruits de mer. Les poissons délicats comme la Dame Berry, le Capitaine, la Gueule pavé, la  vieille rouge, que l’on péchait en grande quantité se trouvaient partout dans les marchés.  Parmi les les fruits de mer les homards, les langoustes et les crabes se vendaient à la criée dans les rues des villes.  Les crevettes, calamars et poulpes, l’ourite  formaient les menus des classes les plus défavorisées.

Plusieurs poissonniers sillonnaient la rue ou nous habitions. Quand le vaste panier du marchand était exhibé sur les perrons de la varangue, ma mère se montrait difficile dans ses choix.

Un gros homard était choisi pour Rs 10 ou 15.  Les enfants dans le coin de la varangue rassasiés de bonne chose, se disaient ‘Encore homard !

C’est inouï de constater que nous avons vécu cela pendant des années. Plus tard quand  j’avais 20 ans en 1945, il y avait toujours la même abondance de fruits de mer . Au campement de Post Lafayette mon beau frère Roland aimait en acheter plusieurs homards ou langoustes pour ses gajacs pendant qu’il buvait son rhum. Nos enfants en bas âge en ont alors profité .

Encore plus près de notre temps, quand j’avais 30 ans en 1950, on en consommait toujours pour un prix un peu plus élevé. Il y avait encore le poissonnier ambulant. Quand j’ai eu 50 ans en 1970, les fruits de mer devenaient ses mets plus recherchés. Le homard s’étalait encore en grande quantité dans les marchés. Il n’y avait plus de poissonniers ambulants. La langouste se vendant a environ 75 roupies la livre.

Quand j’ai étrenné mes 60 ans en 1985 j’avais encore l’option de me procurer une langouste pour Rs 150 la livre.

On  avait pris l’habitude d’en consommer que pour Pâques, Noel et le Nouvel an. Le camaron du pays se vendait encore en quantité suffisante.

A l’age de 70 ans en 1995 les homards et camarons prenaient plutôt le chemin des grands hôtels. Je pouvais rarement dénicher sur les étals du marché de petits spécimens moribonds pour Rs 150 la livre, que j’exhibais avec fierté dans ma cuisine.  On en achetait régulièrement pour les enfants en visite à Maurice. Ij fallait certes en trouver à tous prix ’Pou pas blié so gout’

Maintenant que j’ai 85 ans la source s’est tarie. Même la queue de langouste importée d’Argentine pendant la saison des fêtes a disparu des supermarchés.

C’est triste que dans cette île, la nouvelle génération ne connait  même pas le goût raffiné du homard et de la langouste ?

Les nantis  du pays ont  bien la  grosse voiture BMW, la grande maison en bloc de clment, mais pas de homard. On se contente du poulet Chantecler , des saucisses à la saveur  douteuse, du thon et des conserves de poisson . Si on voyage en Europe ou ailleurs c’est  de nos jours la même pénurie mais on peut toutefois s’en procurer très peu a un prix prohibitif.

Ici tout ce que l’on pèche va vers la cuisine des grands hôtels pour touristes riches.

Les homards la langouste, les gros camarons du pays ? On en pense avec nostalgie. Du moins les vieux et vieilles  de ma génération. Nous n’avons simplement la faculté  que de revoir nos vielles photographies de cuisine d’antan de la famille en soupirant !

lundi 1 février 2010

Le tour de l’ile Maurice à bicyclette .



Le tour de l’ile Maurice à bicyclette en 1947.


Sténio Félix.


J’aime celui qui rêve l’impossible.


Goethe.


La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre."


Le sport ne fait pas vivre plus vieux, mais fait vivre plus jeune."Albert Einstein . "


L'île Maurice couvre une superficie de 1 866 km². Elle mesure dans ses plus grandes dimensions 65 km de longueur et 45 km de largeur.
En 1947, il y avait 480 000 habitants dont environ 165000 créoles, 230 000 hindous 65000 musulmans
Après 60 ans, en 2007, on dénombre 1,268 000 habitants soit environ le triple. Avec 334000 créoles, 590000 hindous et 195000 musulmans
Ce tour de l’île Maurice que j’ai accompli en 1947 en compagnie d’André Georges est écrit 62 ans plus tard quand j’ai atteint l’âge relativement avancé de 84 ans en 2009.
André Georges qui a eu 85 ans est établi en France depuis des décennies et vit encore dans une banlieue de Paris et nous avons parlé de ce tout devant la Tour Eiffel lors d’un de mes voyages à Paris.
Nous étions des jeunes garçons de 22 et 23 ans. Je venais de terminer des études secondaires au Collège D’Agriculture et avait obtenu mon diplôme.
J’étais chômeur. J’allais un an plus tard prendre de l’emploi temporaire sans paye à la section d’Entomologie du département d’Agriculture ou mon parrain André Moutia était Assistant Entomologiste.
André Georges travaillait déjà comme fonctionnaire et touchait 60 roupies par mois. Nous habitions alors à Beau Bassin. Mon père était décédé en 1937 et j’habitais avec ma mère et mes 5 sœurs à la rue Sir Napier Broome . Mon frère Max s’était établi à Madagascar. Il avait épousé une française dont le père était chef de gare de Tananarive et avait la nationalité française.
J’étais le cinquième enfant.
André habitait avec ses parents à la rue Trotter à Beau Bassin.
Son père sa mère et un oncle. Il avait une sœur et un frère et était l’aîné. André parlait avec un bégaiement parfois prononcé.
Bicyclette Talbot.


Bicyclette Raleigh.

Mon oncle Wasley Ithier avait acheté en France une bicyclette Talbot pour ses fils. Quand is sont partis en Europe, ma mère acheta la bicyclette pour mon frère Max. Il s’en est occupé soigneusement pendant 3 ans avant de partir pour Madagascar pendant la guerre. J’allais donc hériter de cette fameuse bécane. Je me rendais partout à bicyclette à Beau Bassin chez mes amis Parfois même j’enfourchait Talbot pour aller à Albion et Wolmar. Cette bicyclette de course venant de France était unique car les bicyclettes de mes amis étaient des Raleigh ou des Hercules anglaises beaucoup plus lourdes.
Quand Jean Casse me voyait descendre fièrement de ma bécane, il aimait me taquiner en me disait : Ah le Prince Maréchal Talbot de St Félix. Son frère Robert Casse pour sa part se contentait de dire : Le prince Maréchal Talbot !
C’est sur cette bicyclette que j’allais accomplir ce tour de l’île avec André Georges.
Je venais te terminer mes trois années d’ études à Réduit au Collège d’ Agriculture En troisième année, les étudiants se perfectionnait in sito sur une propriété sucrière.
C’est à Mon Trésor que j’ai été accueilli. L’administrateur était Paul Langlois, le turfiste et le chimiste sous lequel je travaillais était un Bouchet qui devait partir pour le Brésil.
J’habitais chez l’assistant comptable du nom de Labour. Nous étions devenus des amis et il me faisait participer à ses parties de boisson, notamment le rhum avec ses voisins, les garçons Frichot.
Je devais inclure une halte chez lui, à Mon Désert Mon Trésor pendant notre tour.
André ayant les moyens s’était acheté une Raleigh neuve.

L'auteur en 1947


Pour mettre le lecteur dans le cadre de cette période, je cite quelques évènements de 1947 à Maurice :


Mort D’Emmanuel Anquetil en Dec 1946


7 février violent cyclone à Rodrigue


Juin1947- Le papier monnaie de 50 et 25 sous et les pièces de 10 sous sont retirés de la circulation .


Epidémie de poliomyélite.


Indépendance de l’Inde.


Mariage de la princesse Elizabeth et du duc d’Edimbourg.



Les étapes du tour.



« Un cycliste. C’est celui qui a un acharnement à faire tourner une roue. "



1 Beau Bassin Albion.

Ayant dans notre sacoche de quoi manger pour deux jours, nous avons quitté Beau Bassin discrètement, non sans avoir reçu les recommandations parentales de faire attention. Et de ne pas trop nous éreinter. Talbot était une bicyclette de course au guidon relevé.

La bicyclette Raleigh était équipée de mini pompe à air et une sacoche avec cloche de colle pour réparer les chambres à air et il y avait aussi quelques outils de bicyclette.

Notre approvisionnement consistait en biscuits, corned beef, corned mutton, moulkou, limonade, un flacon de rhum et du fromage. Nous avions aussi apporté quelques roupies et des pièces en sous pour nos achats en route : Pain, noix de coco etc.

A cette période, il n’était nullement dangereux d’être victimes de malfrats. On se déplaçait donc en toute sécurité.

La population ses régions rurales était de nature calme et paisible D’ailleurs vieux et moins vieux nous ont regardé de loin avec curiosité certes mais avec sympathie. On pouvait alors dormir à la belle étoile au bord de mer sans se soucier de mauvaises rencontres. Il existait très peu de voitures sur les routes. Celles çi étaient en majeure partie en terre avec des graviers de plusieurs dimensions. Très peu de routes étaient asphaltées. Les routes du littoral étaient des chemins rustiques parfois à peine plus large que des sentiers.

De Beau Bassin à la jonction d’Albion, la route était assez large mais bosselée. Nous avons longé la colline grand Malabar que nous avions gravi fréquemment jusqu’au sommet. A La Chaumière on pouvait s’arrêter et voir le petit cimetière des pauvres. Le cimetière juif n’existait pas encore.

Il y avait des petites plantations de pomme de terre de pomme d’amour, d’aubergines et de Cucurbitacées filants. C’est dans ce site idyllique que pour des raisons de gros sous il y a un projet actuel d’incinérateur.

Un mouvement des opposants soutient que le projet d’incinérateur créera un «désastre écologique» Il déchargera, selon les opposants, «des tonnes de produits hautement cancérigènes dans l’atmosphère», polluant les légumes des petits planteurs des environs, les sources d’eau et les nappes souterraines.
Une fois le tournant d’Albion atteint la route se rétrécissait. Il fallait éviter des endroits trop rocailleux mais surtout les trous qui prenaient parfois allure de petites trachées. Le plus souvent, nous étions en file et celui qui était à l’arrière absorbait la poussière déplacé par la bécane qui roulait devant soi. Nous n’étions nullement pressés et nous roulions à une cadence confortable.

La descente vers la mer était parfois abrupte mais nous avions l’habitude de cette route et c’est avec joie que l’on suivait le tracé serpentant du chemin. Parfois nous nous arrêtions pour entrer dans la broussailles ou nous pouvions cueillir des prunes, des roussailles et des mangues vertes ou demi mures. Il n’y avait aucun trafic sur cette route, sinon l’apparition d’une charrette à bœuf. Le charretier nous saluait, mais sans dire une parole. Les gens de la campagne sont timides et réservés. La petite forêt, faite plutôt de hautes broussailles était omnipotente et se trouvait de chaque côté du chemin.

Entre les manguiers se trouvaient pruniers et roussailles.

On voyait au bord de la broussaille les herbes du pays et quelques lianes. Ayant des connaissances de la botanique locale, je me faisais un devoir de donner les noms de ces plantes à André.

Des lianes Cadoques aux épines pointues, des vieille fille : l’herbe condé, l’herbe chatte. Des Acacias et du Chardon en abondance. Des vétivers et surtout l’Herbe a Cateaux, Cenchrus échinatus. Les passants revenaient avec des glomérules piquants collés à la chaussette. A cette période, on voyait souvent des enfants à Maurice avec ces glomérules sur le pantalon, ce qui n’est plus le cas de nos jours, la plante étant devenue rare.

Parfois un Jacquier ou un Tamarinier s’élevait au bord de la route ou entre les ronces de l’intérieure. Peu de plantes florifères. Parfois cependant l’étonnante inflorescence de l’hibiscus du pays appelé Foulsapatte.

De nos jours l’aspect de cette route s’est complètement métamorphosé. C’est une belle route large et asphaltée. La broussaille et les manguiers sauvages ont disparu. De chaque côté ce sont des flamboyants majestueux et élégants avec, en saison chaude, leurs grappes de fleur « banané »

Un arrêt sur un site agréable se fait devant la vielle cheminée d’usind’Albion. Il existe à Maurice 76 vielles cheminées d’usine répertoriées. Ce sont des reliques du passé. La plage publique se trouve en tournant à gauche à la finition du chemin d’Albion. C’est une plage rocailleuse près d’une rivière qu’il faut traverser. Nous quittons nos bécanes sous un vaste badamier pour aller prendre le premier bain de mer. Nous allons enjamber quelques rochers et se mettre à l’eau en toute confiance. Ce coin d ’Albion était alors très fréquenté par les habitants de Beau Bassin Je suis venu plusieurs fois en pique nique avec les familles Crouche et Adolphe. La cité Albion et la plage publique n’existait pas. De nos jours ce coin a aussi été sensiblement remodelé avec l’introduction des sites deu Club Méditerranée. De nos jours un hôtel touristique de 266 chambres et Suites avec terrasse ou balcon s’ouvrent sur la mer par de beaux jardins. Le public mauricien a toujours accès à son coin étriqué, mais jouit d’une plage plus propre. Non loin dans une nouvelle cité des maisons à étage en dur ont champignonné. Mon fils comme un grand nombre de créoles demeure dans cette partie d’ Albion depuis plusieurs années .Mes petits enfants prennent le bain de mer sur le site même ou je le faisais parfois seul.

D’Albion nous longeons un peu la côte pour aller au phare qui est monté près de la falaise de Pointe aux Caves, Sur les rochers deux ou trois pécheurs pèchent silencieusement.
Ce phare était avec celui de Pointe au Canonnier et de l’île plate en fonction. Autour, la terre est aride, et on n’y voit que des arbustes de région sèches Acaias se plusieurs variétés, Cactus et Aloes. , La mer démontée s'écrase contre la falaise : Le Phare d'Albion connu sous le nom de Phare BelleVue est de nos jours visité par un grand nombre de touristes et de mauriciens des régions rurales. Le phare en béton haut de 30 mètres environ date de 1910. Son foyer lumineux est visible à une distance de 20 miles nautiques. En haut du phare on peut admirer la mer et de loin la ville de Port Louis. Le gardien du phare nous accueille avec sympathie en hochant la tête.
Du phare d’Albion nous revenons vers la route de Petite Rivière, un canton isolé à peine habité. Le seul bâtiment valable est l’église Saint Coeur de Marie, 1872 que nous visitons brièvement. Notre Dame de la Mer, Albion n’existait pas encore.



2. Pointe aux Sables à Cap Malheureux.



« Il faut pratiquer un sport, peu importe lequel, pour acquérir la force morale de faire face à la vie en adulte et non en victime »

Pointe aux sables n’était pas considéré comme une banlieue de Port Louis D’accès facile les habitants de Beau Bassin y louent des campements en chaume, pieds dans l’eau. A faible prix. J’ai été souvent en pique nique du temps que mon père étant encore vivant Le lagon était plus beau que de nos jours et y péchait des poisson de tout genre : Capitaines, gueule pave cordonnier. La longue plage de pointe aux sables était tranquille avec à peine le passage d’une voiture. On voyait plutôt des charrettes de bœufs transportant du fumier. De ferme. De nos jours c’est un endroit aux multiples cités. On y trouve même une Gendarmerie et un Supermarché,

C’est sur la plage de Pointe aux Sables dans la cour d’un campement que nous connaissions bien que nous avons pris notre premier repas.

De Pointe aux Sables nous prenons à travers le pont de Grande Rivière, le chemin de Port Louis. Ce pont était considéré comme un édifice important. Il n’y en avait aucun de plus beau à maurice. On racontait des célèbres évasion de bandits dont celui du renommé criminel Nanard qui s’était jeté du haut de ce pont vers la rivière pour s’échapper aux policiers conduits par Gérald qui le traquaient. Mon père nous racontant cet épisode avec délices. Nous avons tenu a visiter l’église de Cassis qui se trouve non loin du site actuel de Dr Cleaning. Cette église qui avait connu jadis une certaine célébrité avait été fréquenté par mes ancêtres Félix qui possédaient des terres dans cette région avant l’épidémie de malaria.

Nous entrons enfin à Port Louis et sans peine nous circulons dans les sites recommandés. Le Jardin de la Compagnie, Il existait alors peu de bâtiments en altitude comme de nos jours C’est le port Louis des années 50.

Nous tenons cependant à entrer dans la cathédrale Saint Louis. Le bâtiment n’est pas trop différent de l’actuelle église.

Nous avons roulé vers Champ de Mars ou André insiste de faire un tour complet. C’est l’endroit où se déroulent les courses hippiques. J’avais plusieurs fois accompagné mon père au Champ de Mars ou il aimait jouer les loteries Poupard et Merven qui se vendaient alors avant chaque course.

Comme de nos jours le Maiden était la course principale Elle se déroulait alors sur deux tours le 24 mai, Empire day, jour férié. Je me souviens que lors de la dernière course qui était désigné ‘ Lé course malabar.’ C’était congé pour les propriétés sucrières et les laboureurs se rendant en grand nombre au Champ de Mars. Tout près du monument Malartic on érigeait le mat de cocagne, un poteau assez fragile d’une bonne longueur. Du suif et du savon était crépi sur ce poteau pour le rendre glissant. Il se trouvait toujours quelqu’un que l’on avait sélectionné pour essayer de grimper sur la colonne glissante et remporter le trophée : des habits et chaussures placées en haut du poteau.
Mat de cocagne.

Ce divertissement populaire a été, introduit pour la première fois à Paris en 1425.

Le mât de cocagne.

En France,le pays de Cocagne est la partie du Languedoc. Pour les fêtes populaires, le mât de cocagne était souvent érigé. C’était un mât lisse, rond, savonné, et surmonté de victuailles.

La foule est nombreuse pour admirer l’individu, bravant les quolibets et les glissades, qui cherche à décrocher bouteille



A Maurice le grimpeur portait souvent, le langoutis. Pièce de toile dont les engagés indiens se ceignaient le rein.

Pendant le tour de l’île nous avons vu beaucoup d’hommes indiens qui portant le langoutis à cette période.



En 1810, après la conquête de l’ancienne île de France par les Anglais,, Edward Draper, colonel de l’armée anglaise, décida d’organiser des courses hippiques à Port-Louis pour rassembler et distraire la population. En 1812 ; le Mauritius Turf Club (MTC) voit le jour. Au début le club était seul a importer les cheveux qui étaient loués aux écuries. En 1950 la plupart des écuries appartenaient à l’oligarchie blanche sauf une qui allait à la famille Gujadhur. IL y avait jadis la loterie Poupart et Mervenet quelques bookmakers. De nos jours les écuries importent eux mêmes les chevaux à grand prix. Il les paris au "tote", et un grand nombre de bookmakers. ,

Le Champ de Mars est le plus vieux champ de courses de l'Océan Indien et le deuxième plus vieux dans l'hémisphère sud. On y tient des courses chaque semaine de Mai à Novembre le samedi et le dimanche pour les " grandes classiques ", la " Duchess of York Cup ", le Maiden. La coupe d’or.

Les familles mauriciennes prenaient un taxi pour la journée mauricienne, souvent réunis en famille. On parlait des grands noms de chevaux : Chica, Wing Passage, Herald.

Au Marché Central de Port Louis,nous avons eu droit à notre Dholl Puri, beignet de farine et de dholl concassé apprécié par la population
Le Caudan était occupé par les bâtiments en tôle de la douane ou les marchandises étaient emmagasinées. De nos jours il s’y trouve de luxueux buildings avec restaurants, salles de cinéma,casino, boutiques hors taxe,
J’ai tenu à faire André passer à la rue Madame ou habite ma tante et la famille Georges
En quittant Port Louis nous allons comme tous les mauriciens catholique à Sainte croix prier sur la tombe du Père Laval. Il y avait alors l’ancienne tombe en pierre près de la grande croix. La nouvelle église n’existait pas et il y avait une vielle église en bois qui a été depuis détruite lors du cyclone Carol de 1960.
De Sainte Croix nous prenons le chemin de Baie du Tombeau. Un petit sentier rocailleux descend vers la plage du Goulet. Il nous a paru plus prudent de pousser notre bécane plutôt que d’essayer de rouler. Le Goulet est une bonne plage dans une vaste baie. Pendant la guerre on pouvait parfois voir un hydravion anglais s’y poser. Cette plage avait même en ces temps lointains mauvaise réputation. Plusieurs personnes ont été noyées par imprudence. Nous avons toutefois pris un bon bain dans un coin ou la mer était moins profonde. Du Goulet il n’est pas loin d’aller à Baie du Tombeau. Les habitants de Plaines Wilhems qui n’aimaient pas Pointe aux Sables s’y rendaient les dimanches en pique nique. Quelques campements épars étaient louées. Je n’ai jamais beaucoup apprécié cette plage qui est pas belle et souffre de la proximité du port. Quand Nicole est venue se marier à Maurice nous étions avec eux dans un campement de Baie du Tombeau et un marcha,d nous avait apporté des homards vivants d’une taille imposante. Où sont donc ces homards de notre jeunesse ?

A Beau Bassin, des marchands de poisson circulaient dans les rues en criant : ‘Homard homard ! et quand ma mère en achetait les enfants faisaient la moue… Ecore homard ! Nous étions pauvres et orphelins mais nous avions le chois de bons poissons, de homards et on consommait le filet de bœuf frais. Mon père et ses amis buvaient du rhum. Nous en faisions de même en 1950. Chose paradoxale si on ne buvait pas de whisky on pouvait s’acheter du bon champagne et même ‘ Veuve Clicquot.’
Nous pouvons jouir une vue magnifique sur la es montagnes de Moka Le Pouce et le Pieter Both.
De Baie du Tombeau nous nous acheminons vers Triolet qui n’était qu’un petit canton au bord d’une étroite route mal construite.
Les maisons étaient rustiques et espacées. Il n’y avait pas le béton armé comme de nos jours. Tout était chaume et tôle. Parfois une boutique de chinois pauvrement achalandé.
Le chemin rocailleux u littoral nous faisait passer par Pointe aux Piments, Trou aux Biches et Choisy.
La plage de Trou aux Biches de nos jours réputé pour ses grands hôtels luxueux était à mon avis bien plus agréable à voir que de nos jours. On accédait à la mer par des plantations denses de cocotiers. Les arbres étaient de toutes les tailles. Parfois on accédait à un unique campement. La cocoteraie appartenait alors au docteur Jubbo et était assez bien entretenue et la plage était magnifique C’est sous un des cocotiers que nous avons bivouaqué. Après notre maigre repas nous avons dormi à la belle étoile. Sommeil profond et réparateur.
Le lendemain nous étions tôt sur la selle pour aller à Choisy. Choisy était alors réputé pour sa longue plage et ses filaos. Les plantations de filaos s’étendaient sur des kilomètres et on ne voyait qu’une masse verte. Il y avait pourtant au début de cette forêt de filaos, une vaste plaine dépourvue d’arbres qui constituait alors une sorte de piste d’aviation.
Le premier avion venant de la Réunion avait atterri sur cette piste quelques années plus tôt quand mon père vivait encore.
Des hardis et téméraires aviateurs avait pour nom Hily, Samat et Lemerle.
Le premier atterrissage d'un aéroplane à Maurice eut lieu le 10 septembre 1933. J’avais huit ans. Ce jour là, une foule enthousiaste afflue sur la plaine de Mont-Choisy pour ovationner deux pionniers de l’aviation réunionnaise venus en voisins : Maurice Samat et Paul-Louis Lemerle. C'est le début de l’aviation dans notre île, avec ses triomphes et ses drames.
Maurice Samat importateur des automobiles Renault et des Pneus Michelin, réussit la première traversée Réunion, Maurice. 4 octobre 1934.
Jean Hily inaugure la première traversée
Commerciale, Réunion – Maurice. Jean Hily et ses deux passagers : Esther et Salojee disparaissent entre Maurice et la Réunion à bord du Potez le 2 novembre 1934, parti de Gillot à destination de Maurice, Paul Lemerle disparaît à son tour.
En mai 1947, une amélioration importante dans les transports aériens intervient à partir du 10 mai 1947. Air France dessert avec un DC-4 la ligne Paris Tananarive. Le Douglas DC-4 est un avion de transport quadrimoteur. Désormais Maurice se trouve à quatre jours de Paris. L’avion part de Maurice le vendredi à 12h05, se pose cinquante minutes plus tard à La Réunion, d’où il repart à 13 h 20 pour Tananarive où il se pose à 15 h 10. Il repart le dimanche, pour arriver le mardi matin à Paris, après des escales à Dar Es-salaam, Nairobi, Khartoum, le Caire et Tunis.
Henri Roth le plus ancien pilote d'Air France que j’ai connu plus tard quand il était l’aviateur le plus populaire français nous a quitté dans sa centième année.
Né le 31 juillet 1905 à Paris, toujours aussi lucide, il pilotait encore en 2005 dans le Jura. C'est en décembre 1947 qu'Henry Roth va s'installer à Madagascar où Air France exploite les lignes intérieures sur des Junkers 52 et par la suite des DC3 et DC4. En février 1951 il passe sa qualification sur Constellation 749 et prend le relais à Tana vers La Réunion et Maurice. C'est en 1961 qu'il quitte Tananarive pour se fixer à Maurice d'où il effectuera les liaisons sur Nairobi
La plage de Mont Choisy est l’une des plus populaires et plus grandes plages de la côte nord. Elle est réputé pour le bon de mer Cette plage attirait depuis longtemps des mauriciens et vacanciers. Le week-end, les familles s’y retrouvent pour pique-niquer.
Située à proximité de grands hôtels, comme De notre temps il n’y avait pas de Club Méditerranée ni de ski nautique. On pouvait marcher jusqu'àux plages de la Pointe aux Canonniers ou se trouvaient des campements pour fonctionnaires. Je me souviens du gérant Sneeden qui accueillait les locataires des campements. Il était populaire et un peu porté pour la boisson. Le phare de Pointe aux Canonnier méritait une visite particulière.
Grand Baie, n’avait ni restaurants ni grands bâtiments. Sur la plage que l’on accède sous les cocotiers et filaos on pouvait ramasse des teck- teck, coquillages commestibles en abondance . Ces coquillages sont devenus très rares de nos jours, et le bouillon teck teck est même inconnu des jeunes. Nous avons connu Grand Baie comme un simple village de pauvres pêcheurs. La cuvette, à Grand Baie, non loin du centre du village a une belle plage, au sable cristallin, avec un bain merveilleux Le lagon est comme une piscine. Nous étions que deux au bain.
Péreybère plage n’est pas loin. C’est le même genre de bain, et la petite plage est très propre et sans coraux. Il n’y avait pas alors les algues, issues de la pollution comme de nos jours.
La plage de Péreybère est devenue avec le temps, une des plages les plus fréquentées des Mauriciens et des vacanciers. Un peu plus loin un autre site, bain bœuf est moins apprécié, dû à la la présence de rochers. On peut cependant admirer les îles du nord en particulier le Coin de Mire et l’île Plate A partir de Bain Bœuf nous avons roulé calmement, à plat sans s’arrêter jusqu’a Cap Malheureux à la pointe nord de Maurice. C’est le bout du monde et on peut à côté de la coquette chapelle, admirer l’ile ronde et l’île plate
Nous avons déjeuné dans ce site idyllique et on parlait de tout et du cinéma. On admirait alors des films de Victor Francen et de Harry Baur. Le cinéma Hall de Rose Hill passait les Révoltés du Bounty at Michel Strogoff.

III. Poudre d’Or à Mahebourg.

Dans le sport, l'homme reprend ses droits. Il reconquiert la discipline, la seule liberté qui soit douce.
Pierre Drieu La Rochelle -

Nous allons vite passer de Cap Malheureux à Poudre d’Or, un village au sud-ouest de l'Ile d'Ambre. L'explorateur polonais Wiklinsky qui avait séjourné dans le pays en 1769 parlait de la poussière d'or, d’ou le nom. Il voulait probablement faire allusion au sable doré de la plage.
Poudre d’Or était un grand hameau au 19ème siècle.
L’usine de Poudre d’Or fonctionnait avant 1817. De 1828 à 1873 la sucrerie appartenait à la famille créole Baudot. Une autre usine Figette vient du propriétaire Raymond Figette qui a produit la mangue Figette. J’ai consommé dans mon adolescence beaucoup de ces mangues Figettes qui sont méconnues de nos jours
André et moi même nous avons laissé nos bécanes devant l’église imposante de Sainte Philomène et avons passé un moment a visiter cette vieille église vestige d’un glorieux passé.
L'église de Sainte-Philomène est construite sur un terrain donné par Madame Baudot.
En 1848, a lieu l'inauguration en présence du Père Laval.
En 1874, c'est à Belmont, dans la région de Poudre-d'Or, que Lord Linley a établi un observatoire pour les astronomes, venus t observer le transit de Vénus.
De Poudre D’Or nous prenons un chemin tortueux qui mène à Rivière du Rempart un village ou se trouve l’usine de Mon Loisir. Goodlands est alors un petit village de quelques habitants. Goodlands est proche de l’usine sucrière de Saint Antoine.
Nous nous écartons quelque peu de la côte mais prenons le chemin de Roche noire. A Roche noire il y a des campement luxueux des propriétaires blancs. Les rochers abritent des bigorneaux en grand nombre Ces mollusques comestibles de mélangent aux Soldats non comestibles en plus grand nombre. On peut collectionner un grand nombre de coquillages de toutes sortes qui ont disparu de nos jours. De Roches noires nous allons directement à Post Lafayette.
Nous visitons un promontoire de rochers avant d’aller à Post Lafayette. De belles plages longent la côte avec peu de campements. La mer semble houleuse.
Poste Lafayette nous procure une halte nécessaire pour reprendre des forces.
Nous allons prendre le chemin rocailleux qui passe par Bras d’eau avant d’atteindre Rivière du Poste ou se trouve une vielle église peu fréquentée.
Bras d’eau est une crique ou on peu admirer une vraie forêt de mangliers. On trouve encore des mangliers de nos jours mais en petit nombre.
La route déserte qui passe de l’embranchement de Rivière du Poste va vers Belle Mare. Cette plage de plusieurs kilomètres est la plus belle de l’île. Le sable copieux s’étend une bonne distance de la mer. Nous nous arrêtons près d’un four ç chaux et c’est un bain superbe qui nous accueille. Les vagues sont puissantes et il y a beaucoup d’eau. De nos jours cette plage est très fréquenté par la population dont les habitants de Flacq mais quand nous avons été en bécane on ne rencontrait qu’un pécheur isolé ou deux. Seul le bruit du ressac rompait le silence.
Après un copieux repas nous avons choisi de nous installer sous de gros filaos pour passer la nuit.
Le lendemain matin nous avons encore pris un bain de mer avant de nous rendre par Palmar vers Trou d’eau Douce,un village de pécheurs.
De Trou d’Eau Douce nous avons encore à passer plutôt dans des sentiers que des chemins. Nous allons vers Grande Rivière Sud Est. A Grande rivière sud Est, il s’y trouve une jetée et on est contraint de prendre un pirogue pour passer de l’autre côté de la rivière. Le passeur plaisante tout en nous demandant les récits de notre tour. Il n’a pas connu beaucoup d’aventures de ce genre et nous examine avec sympathie. Nous reprenons les bécanes pour passer par un beau pont et allons désormais longer la côte de Quatre sœurs et Deux frères, de tràs petits villages pour aller à Anse Jonchée et par Vieux Grand Port jusqu'à Mahebourg. Le chemin tortueux est aride et rocailleux. IL faudra attendre plusieurs années encore pour voir construire des routes.
Le Pont de la Rivière La Chaux nous semblait alors un grand pnt et le site était très beau. On roulait paisiblement vers les faubourgs de Mahebourg qui par contraste était une petite ville agréable à visiter. Il y avait un marché un cinéma des boutiques de chinois et la route du littoral noua permettait de voir de loin l’îlot de Mouchoir rouge et de loin l’île de la passe.
Nous allons longer cette côte pour passer devant de grands barachois sauvages non loin de l’île aux Aigrettes. Une île alors désertique où il y avait alors une forêt d’ébéniers et d’autres arbres indigènes. Blue Bay était connu pour avoir une belle crique avec un bon bain de mer. Un petit promontoire permettait de faire des exercices de plongée. Je me souviens d’avoir plongé du haut de ce promontoire deux années plus tôt quand j’avais été en pique nique avec la famille Adrien qui habitait Beau Vallon. Je voulais sans doute épater la petite Marie Claire. N’ayant aucune expérience de plongée, je suis très mal tombé sur l’eau ressentant un coup de fouet magistral au ventre.

IV. Mahébourg à Souillac.

Quand vous doublez un cycliste, laissez-lui toujours la place pour tomber. Anonyme
S'arrêter, lorsque l'on est sur une bicyclette, cela revient à tomber.
 Louis Mermaz

De Blue Bay nous reprenons le chemin de Maheboug ville en passant par lebaravhois devant l’iê aux Aigrettes.
Nous arrivons à Beau Vallon ou habitait la famille Adrien dont le père était infirmier. Son fils Joseph, grand amateur de papaye était un bon ami.
La route vers Plaisance était quelque peu étroite à cette période et Plaisance était cachée sous les arbres .L’aéroport n’ »tait qu’un hargar en tôlr ressemnblant à une moitié de gros tube rond. J’avais tenu à faire visiter Mon Trésor Mon Désert à mon ami Georges. Je me suis dirigé avec la bécane vers le bâtiment ou travaillait les comptables. Mon ami Labour nous a accueilli et nous avons été directement chez lui dans la même maison que j’avais habité deux années plus tôt. Ayant revu les amis et aussii visité quelques lieux dont la petite gare ferroviaire de Mon Trésor ou je débarquais pour aller prendre mon travail les lundis.

Le chemin de fer .
La première ligne de chemin de fer ouverte le 21 mai 1864 au nord de l'île va jusqu'à Grande rivière sud est. Il y avait des trains de passagers et des trains pour transporter le sucre D'autres lignes sont ouvertes, assurant à la fois le transport de la canne à sucre et des passagers Il y avait de grandes gares mais aussi des ùini plate-forme ferroviaire comme Cascade Road Halt entre Rose-Hill et Beau-Bassin et Mon trésor Mon désert, que j’ai fréquenté chaque semaine. Beaucoup de passagers prenaient le train à la gare de Port Louis, Beau-Bassin,de R Hill et de Curepipe
La ligne de Midland, reliant Port-Louis à Mahebourg,s'ouvrit au trafic le 22 octobre de l'année suivante. UB parcours de 56 km, Des gares intermédiaires Beau-Bassin,Rose-Hill,Quatre Bornes, Phoenix,Vacoas,Curepipe,Rose-Belle.
Nous avons tenu à rouler vers Le Bouchon et la Cambuse pour voir la plage. Nous avons pris un bain dans l’ eau lipide et cristalline de la Cambuse. IL n’y avait alors aucun hôtel. Nous étions seuls.
De retour nous avons eu droit à un bon dîner au camaron et au cochon marron arrosé de rhum avant de nous mettre au lit. Pour cette fois nous n’étions pas à la belle étoile. J’ai quitté Roland Labour avec regret car il était fort sympathique et je ne me souviens pas de l’avoir revu.
Tout près de Mon Trésor, le petit village de Plaine Magnien qui doit son nom à un colon français, Magnien, qui débuta comme employé de la compagnie française des Indes avant de devenir propriétaire des plantations. De Plaine Magnien, ou je prenais le bus pour rentrer à Beau Bassin nous nous sommes dirigés par la route qui mène à Rivière des Anguilles. Un petit patelin nous attire : Trois boutiques . Dans ce maigre village perdu, une petite boutique quasiment vide. On trouve des Piaw au sucre et des Moulkous.
Nous allons vite vers le petit village de l’Escalier très peu peuplé alors. Et bien tranquilles. Les villageois se déplacent sans se presser et nous regardent de loin en sile,ce. Le train de vie n’est vertes pas le m^me sue de nos jours. Les plantations de canne à sucre sont partout. l’Escalier. doit son nom au Baron Daniel l’Escalier, officiel français qui fut nommé en 1791 commissaire civil des Iles de France et de Bourbon .
A côté de L’Escalier l’usine sucrière de la Baraque et très prs l »uxine de Savinia.
De la propriété La Baraque j’ai pris avec André le chemin du Souffleur.
Le souffleur, est un site peu connu alors mais qui est de nos jours très visités par les mauriciens et les touristes. L’Abbé de la Caille en 1753 l’avait identifié comme la « Pointe du Souffleur » et la décrivit comme une cavité naturelle creusée par les vagues.
Le souffleur en hauteur sur une caverne est un passage étroit où s’engouffre la mer avec force pour rejaillir en haut avec n jet puissant et ronflant. : Tout autour les vagues se déchaînent.
Arrêt devant l’usine de Savannah.
Nous allons par une belle route très boisée pour atteindre Bel Air dont la route se voit de loin car elle est comme de nos jours encadrée de cocotiers. Les cocotiers de toutes tailles étaient plus denses q’actuellement.
Bel Air, situé au bout de cette somptueuse route était une sucrerie avec de belles plantations de filaos et d’autres arbres florifères en bordure de la falaise. C’est la "Vallée du Paradis". Mon beau père Anatole Crouche travaillait comme comptable sur cette propriété un peu avant la grande guerre. Je ne l’ai pas connu mais toute la famille Crouche habitait dans une maison de Bel air. Les autres membres de la famille étaient à Rivière des Anguilles à quelques kilomètres.
La vieille boutique de Bel air existe encore de nos jours Des bureaux de Bel air, on se renseigne sur le sentier qui mène à la falaise de Bel Air ou se trouve le campement des Wilson. Nous avons plusieurs fois eu l’occasion d’occuper ce site par faveur des propriétaires. C’est pendant un pique nique en 1948, que j’allais proposer le mariage à Denise. Nous avons ce jour là pris voyagé par un camion que conduisait Clément Manuel, un ami qui est mort de leucémie quelques années après.
Au bas du campement se trouvait un bain protégé de sable, mais nous aimions mieux les falaises ou on prenait ce que l’on appelait la douche.
Juché sur le rocher nous laissions les vagues se projeter sur nous. Mon frère Max qui aimait bien ce site a failli se noyer un dimanche lors d’un séjour en vacances à Maurice.
André et moi même n’avons pas raté de prendre la fameuse douche sur la falaise.
Non loin, il y avait u petit cours d’eau et une cressonnière nous a approvisionné en délicieux cressons aux feuilles tendres.
C’est un vieux souvenir que nous chérissons, car de nos jours la population ne connaît guère cet endroit idyllique qui n’est occupé que par les descendants des propriétaires.
De la jonction Bel Air nous ne tardons pas a être en vue du village se Rivière des Anguilles ou habitait les parents de mon ami Roland Crouche. Avec sa grande carrure et son ventre volumineux, il n’aurait certes pas pu rouler un kilomètre à bicyclette.
Rivière des Anguilles nous semblait un petit patelin avec de vieilles boutiques et un cinéma désuet en tôle. Nous avons acheté des gâteaux piments pour notre repas et avons pris le tournant vers Souillac.
Le pont de Rivière des Anguilles mérite un arrêt. Nous nous penchons sur le parapet du pont pour admirer des arbres touffus dont de majestueux bambous de chine.
Plus loin,Saint Aubin et Union n’étaient que de petites usines cachés dans les denses buissons.
Nous passons à Britannia et il ne restait que quelques kilomètres faciles à descendre pour arriver à Souillac.
Souillac est le chef-lieu du district de Savane, Elle doit son nom à François de Souillac, gouverneur de l’île de 1779 à 1787.
En 1787, François de Souillac décide de créer un port pour le sud sud-ouest l'Ile de France. Le 1er janvier 1787, un ordre du roi attribue à la localité le nom de "Port Souillac", en partie en l'honneur de la contribution du vicomte de Souillac au développement du port. La France voulait une base pour la défense de la côte sud. Le port servait aussi au transport de sucre vers Port Louis car à cette période aucune route ne reliait Port Louis à Souillac.
Pendant la colonisation anglaise, le port est utilisé pour le transport du sucre depuis les usines du coin Port Lois en bateau. Son importance s’efface avec l'introduction du chemin de fer à partir de 1877. Le village est principalement composé de familles de pêcheurs..
L’ancien port de Souillac est de nos jours appelé le Batelage. C’est le débarcadère pour les pirogues des pécheurs de Souillac . Le bâtiment près du port qui était à l'origine utilisé pour stocker le sucre et d'autres produits, a aussi été rénové. Il existe même un restaurent de nos jours qui a le nom de "Le Batelage".
Après avoir pris un bain à Grand Trou, nous allons prendre notre repas à Le jardin Telfair de Souillac. C’est un beau jardin portant le nom du Dr Charles Telfair, secrétaire du Gouverneur Farquhar, vers 1915, et très connu ans les milieux sucriers.
Charles Telfair était un naturaliste passionné qui fonda la société Royale des Arts et des Sciences de l’île Maurice.
Les villageois vont au jardin pour déjeuner et se rassemblent souvent pour un pique-nique. Le jardin est embelli par ses grands banians.
De Souillac nous prenons la route étriqué vers Gris G ris.
Gris-Gris est bien connu pour sa falaise abrupte. Cette partie de l’île n'a pas de récifs coralliens. Les vagues se brisent directement avec force sur la falaise. L'endroit le plus spectaculaire de Gris-gris est la "Roche Qui Pleure" ou la montée des vagues suivi par le ruissellement spectaculaire de la mer sur les rochers de la falaise, donne l'impression qu'elle pleure.

V. Souillac à Baie du Cap.

Faites défiler les vieillards d'un pays, et vous connaîtrez l'état de ses sports.

Jean Giraudoux

En quittant Souillac la route es très étroite
La route principale serpente à travers le village depuis le pont Bain des Négresses vers le pont de Souillac et Surinam..
Ayant été dans l’église sT Jacques pour une prière nous avons passé par la Ruelle Barkly a côté de l’église
Nous voulions visiter Rochester Falls, une petite cascade sur la rivière Savane.
Nous avons utilisé un sentier rocailleux en portant nos bicyclettes. L’effort valait la peine pour accéder à la chute d’eau à travers des roseaux et des cannes La rivière Savane descend abruptement d’une d'une hauteur de 8 mètres environ Le roc de basalte est taillé comme en en colonnades. Les flancs rocheux sont rectangulaires
Nous roulons allégrement vers Riambel ou il y a la plage publique. La plage de Riambel est pratiquement dénudée à marée basse et on peut marcher vers les brisants et ramasser des coquillages. Les pécheurs de poulpes vont loin du rivage avec l'eau jusqu'aux genoux .
Nous pouvions alors ramasser de multiples coquillages dont les bénitiers, le cônes. Les plages de Maurice étaient couvertes de coquillages de toutes sortes qui ont disparu de nos jours.
Mon ami et collègue Courtois avait une collection magnifique des coquillage de Maurice .
De Riambel nous passons passe par Surinam vers Pomponette. Surinam u petit patelin à notre droite doit son nom aux cerisiers de Surinam que l’on trouvait en abondance à cet endroit, et que l’on appelait « rousaille ».
Nous n’allons pas manquer de prendre un bon bain à Pomponette,qui sera la dernière jusqu’a notre retour. Les filaos de Pomponette s’étalent sur des kilomètres
Pointe aux Roches , un peu plus loin est un coin rustique ou les vagues se déchaînent à marée haute. C’est dans ce lieu que j’ai failli me noyer des années plus tard.
Silhouette coutumière.
Après Pointe aux Roches une route mène vers l’usine de St Félix. Une plage pleine de graviers ronds à La Rivière des Galets est à côté. Il y aussi un petit cimetière marin.
Le trajet vers Bel Ombre est agréable . Nous sommes souvent au bord de la mer et le paysage est fastueux.
Le petit village de Bel-Ombre se trouve autour de l’usine qui se trouve au bord de la route en position dominante.
Entre la mer et les montagnes du Sud, Bel-Ombre un site tranquille était surtout connu pour ses plantations de canne et son usine.
Les origines de Bel-Ombre remontent à 1765 lorsqu'une concession de terres fut obtenue par Simon Rémirac et Claude de la Roche du Ronzet. Bernardin de Saint-Pierre mentionner l'endroit en 1773, dans son Voyage à l'Isle de France. Le botaniste Nicolas de Céré visita Bel Ombre en 1782. Matthew Flinders y séjourna en 1803.
L'usine de Bel-Ombre fut construite en 1802. La concession de MM. Rémirac et de la Roche du Ronzet fut vendue et elle échut au botaniste Charles Telfair, en 1816. y créades vergers
En 1833, à la mort de M. Telfair, le domaine de Bel-devient Bel-Ombre Sugar Estate. De 1886 à 1910 Hajee Jackaria Hajee Ahmed était le propriétaire. James Albert Wilson, Eugène de Rosnay, Edouard Rouillard et Emile Sauzier formèrent en 1910 la Compagnie Sucrière de Bel-Ombre
De nos jours La canne y reste l’activité principale, complétée par un peu de café, du palmiste, et un élevage de cerfs. Le café de Chamarel existait depuis longtemps
Le château de Bel-Ombre sur une colline, a une vue embrassant le village de Bel-Ombre, et les champs de canne autour de l’usine

VI. Baie du Cap à Case Noyale.

Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre.

Pierre de Coubertin

Baie du Cap est connu pour sa petite falaise nommée Macondé située à la sortie du village des pauvres créoles. La lave refroidie a crée ici un petit promontoire rocheux . Nous avons escaladé la peite colline au bord de l’eau pour admirer le spectacle de la mer.
En quittant Macondé la route en épingle de cheveux mène vers un pont plat à peine plus élevée que le niveau de l’eau de la rivière.
Sur la plage près du cimetière St Martin à Bel Ombre, se trouve un petit monument de pierre , le monument Trevessa pour commémorer La perte de la Trevessa, Capitaine, Cecil Patrick Thomas Foster en juin 1923, au cours d'un violent orage dans l'océan Indien. où l'équipage a navigué 1700 miles dans deux embarcations. Le navire était chargés de concentrés de zinc et sur la route de Fremantle à Durban
La navire Trevessa a coulé très et les . Les survivants avaient deux bateaux de sauvetage. Le premier bateau ira à Rodrigue. Le second sous JC Stewart Smith, réalise un exploit de navigation et arriva à Maurice le 29 et 34 hommes ont survécu. Une "Trevessa Day" qui a été célébré is now become "The Seafarers Day" est devenu « La Journée des gens de mer "
Plusieurs naufrages ont eu lieu à Maurice , la majorité, des victimes de cyclones. Les plus célèbres sont citées ic.i
Le 31 juillet 1761, L'Utile, une flûte, navire négrier de la Compagnie française des Indes orientales commandée par le capitaine La Fargue fait naufrage sur les récifs de l'îlot. Le bateau parti de l'île de France avec 120 hommes d'équipage était allé chercher un nombre inconnu de Malgaches à Foulpointe sur la côte orientale de Madagascar pour les emmener en esclavage à Maurice. Une erreur de navigation fit échouer le navire sur les récifs de Tromelin.
Lors du naufrage, l'équipage et une soixantaine de Malgaches arrivent à rejoindre l'île mais les autres Malgaches, enfermés dans les cales, périssent noyés.
Une des premières catastrophes maritimes survint en 1615 lors d’un violent cyclone: plusieurs bateaux de la flotte commandée par l’amiral hollandais Pieter Both firent naufrage. Parmi eux, le “Banda”, navire de l’amiral, coula au large de Flic en Flac après avoir vainement tenté de s’abriter dans la Baie de Rivière Noire. Both et un grand nombre de ses matelots furent noyés.
C’était le début d’une longue série, plus de 100 naufrages furent recensés sur les côtes de Maurice
Ainsi reposent, dans les eaux turquoise de Maurice, des épaves tel que le “Silver Star”, le “Stella Maru”, le "Jabeda" ou encore le “Hassen Mian” qui termina sa carrière dans la baie de Balaclava.
Le naufrage du Shah Jehan en juin 1859
Des quelques 342 (ou plus) émigrants indiens embarqués sur ce bateau anglais à Calcutta, un seul, dénommé Kirmally, arriva à Maurice...
Des bateaux, principalement anglais, les cales pleines de Coolies touchaient régulièrement le Port Louis. Parti de Calcutta, le Shah Jehan sombra dans l'océan Indien après un terrible incendie qui dura trois jours. La grosse majorité des membres de l'équipage, 60 sur 75, dont le capitaine et son second, pût en sortir vivante mais 342 coolies, qui se trouvaient à bord, seul un fut sauvé... Le capitaine Betham et ses hommes se seraient d'abord souciés de leur propre existence...
Des années plus tôt, durant un cyclone lors de son retour de Madagascar le navire Agnar capitaine Loiseau avec un équipage de 13 mauriciens a sombré. Un de nos voisins un Janson était parmi les victimes.
De Macondé par le pont plat on atteint le rivage opposé et la route sur les flancs de la montagne va vers La Prairie.
Cette plage est peu propice à la baignade à cause des courants, mais a toujours été fréquentée par les familles qui viennent ici pique niquer le dimanche sous les filaos.
Le chemin rocailleux nous mène vers l’îlot Fourneaux qui selon ce que des habitants du coin disaient alors était peuplée de rats. Puis nous sommes en vue du Morne Brabant. On rencontre plusieurs plantes indigènes et exotique. Le Morne Brabant est une montagne de pierre friable, très abrupte qui s'élève à 556 m de hauteur. Cette montagne Le Morne était jadis un endroit privilégié ou les esclaves se cachaient.
Autour de la montagne une péninsule et des lagons qui se succèdent.
Nous contournons la montage et arrivons de l’autre côté ou on peut admirer l’île aux Bénitiers. Je devais y passer une journée deux années plus tard dans cette île paradisiaque avec un collègue entomologiste, Regnard pour faire le décompte des cocotiers et les infestations d’insectes.
La région en face de l’île aux Béniters a plusieurs villages pittoresques, Case Noyale, La Gaulette, Grande Rivière Noir, Tamarin,
La Gaulette un petit coin isolé avit une tour la tour Martello. Ces tours sont connues mondialement car elles existent a différents endroits du globe,.
Elles ont été construites par les Anglais entre 1810 et 1846, pour défendre les côtes d'un éventuel débarquement des troupes françaises,
Le nom Martello provient de la déformation du nom d’une pointe corse. La tour Martello de La Preneuse était alors quelque peu délabrée.
A Case Noyale entre La Gaulette et Petite Rivière Noire, les habitants travaillent comme pêcheurs.
De Case Noyale on voit la chaîne de montagne dominé par le pic le pic le plus élevé de l’île :Le piton de la rivière Noire. Un arbres dominants est le tamarinier. Ils s’y trouve de grands comme des petits. Nous n’avions pas prévu de manger avoir le retour à Beau Bassin et comme j’avais faim, j’ai abusé des tamarins mures au point de souffrir de colique. La dernière étape a donc été dure pour moi. Il me fallait passer par une route abrupte pour visiter Chamarel qui était dans notre itinéraire.
Du village de Case Noyale, à côté de l’église, une route en lacets, à travers les plantations de canne à sucre et une petite fôret mène à Chamarel et la vallée des couleurs ou la terre de sept couleurs comme on dit le plus souvent.
De cette route nous pouvons voir les gymnastiques de plusieurs singes.
La terre de couleur est constituée de cendres volcaniques mises à nu par l'érosion aux couleurs variées passant par le violet au rouge.
Chamarel attirait de notre temps beaucoup de monde qui n'hésitait pas à ramasser la terre, pour créer son propre mélange de couleurs. On trouvait couramment des tubes de cette terre dans les boutiques. De nos jours les autorités ont interdit de marcher sur la Terre des sept couleurs et emporter des échantillons.
La vue sur les montagnes environnantes est impressionnante. Le Piton de la Rivière Noire à 828 m, est le point le plus élevé de l’île.
Nous roulons vers l’Eglise Ste Anne de Chamarel ou nous avions campé auparavant avec les scouts. C’est sous les arbres, Badamiers et autres que nous avons déjeuné en compagne du Père Rivalland et de Monseigneur Margeot qui devait devenir Cardinal.

VII. Case Noyale à Beau Bassin.

Ce qu'il y a de terrible dans le fait de vieillir, ce n'est pas d'être vieux, c'est de rester jeune.

Maurice Pierre Barriet
La descente vers Case Noyale a été agréable et nous avons ensuite roulé assez rapidement pour atteindre Grande rivière Noire et Tamarin.
A Grande Rivière Noire il e trouve une jetée ou on peut voir plusieurs bateaux de plaisance . De beaux campements sont étalées le long de la plage. J’avais déjà eu l’occasion de visiter le campement de la famille Regnard, bien placé sous des badamiers et des filaos.
La baie de Tamarin est tres connue de par le monde et était l'un des endroits favoris des surfeurs
La plage de Tamarin n'est pas blanche car une rivière s'y jette mais elle a un cachet très particulier.
En face se trouve laa Tourelle de Tamarin
Cette montagne de 548 m offre une vue de toute la région Ouest de l’ile. Les terres appartiennent à la famille Maingard
Mon frère Max avait entrepris l’ascension de cette colline en compagnie de mes cousins Ithier qui possédaient un campement au bout de la plage, au site pu se trouve de nos jours un hôtel et un restaurant.
Un développement résidentiel connaît actuellement cette région. Un de mes neveux habite aux flancs de la Tourelle.
Tamarin est un qui a longtemps été le chef-lieu du district de Rivière Noire.
C'est maintenant dans le village de Bambous, que se situe le siège du district.
Le pont de Tamarin en métal n’a pas beaucoup changé et a encore le même aspect.
Entre la montagne de Tamarin et celle des Trois Mamelles se trouve Yémen.
Au 19ème siècle le Père de La Butte qui en était le y avait cultivé du café. telles le café arabica. Ces montagnes sont abondamment peuplés de singes et de cochon marron.
C’est le lieu ou se rencontre le plus de Toute une variété de plantes indigènes et exotiques.
Arrivés devant la petite route qui mène à Flic en Flac nous avons fait une halte sous les arbres. Nous n’avons pas pris cette route que nous connaissions bien pour avoirr été à bicyclette jusqu’a Wolmar.
Nous allions entamer la dernière partie de notre tour.
Sténio 1947.Vêtement porté pour le tour.

Il nous restait une étape dure, la Montée Bol, vers Q Bornes en passant par le petit village de Palma. A gauche la montagne Corps de Garde dont j’avais plusieurs fois entrepris l’ascension, le plus souvent seul, se dessinait fièrement.
Au sommet de cette montagne on peut se promener en silence entre des plantes indigènes rares. Il y a aussi une belle vue de dans toutes les directions.
La Louise n’était qu’un coin isolé ou on ne voyait que quelques rares habitants. Le tumulte actuel était inconnu. J’étais né tout près à Quatre Bornes mais avait surtout habité à Beau Bassin
De Q Bornes nous allons à Beau Bassin par la route Hugnin qui n’était qu’un sentier élargi, entre des broussailles. Deux grandes demeures de riches propriétaires celles des Hugnin et des Maingard se trouvent dans cette rue étroite et poussiéreuse.
Enfin nous voyons la rue Meldrum et plus bas la rue Télephone ou Sir Napier Broome ou j’habitais. Il n’y avait que de rares maisons dans cette rue.

Mes parents me regardaient descendre de la bicyclette avec curiosité.
J’était devenu tout à fait noir, brûlé par le soleil.
J'étais heureux de mon périple, même si je savais que cette épisode de ma vie allait plus que jamais contribuer à me faire passer pour un jeune homme bizarre.

Je n’ai pas fait du vélo. Le vélo c’est pour les cyclistes professionnels J’ai fait un peu de bicyclette. Pour me rendre à mon travail, pour voir mes ami,s aller à la mer et faire ce tour de l’île Maurice.