dimanche 5 juillet 2015


 

Développement du tourisme  à l’île Maurice

Les grandes phases du développement touristique de l’île Maurice en montrant qu’il a permis aux grandes familles franco-mauriciennes de maintenir leur contrôle sur l’économie insulaire, et de pallier les défaillances de l’industrie sucrière qui fit leur fortune.

Depuis les années 1960, les îles tropicales sont devenues une destination touristique très prisée car elles offrent à la fois dépaysement, exotisme et détente. L’île Maurice aux plages de sable blanc bordées d’un lagon aux eaux limpides, à la température clémente, avec des équipements hôteliers de qualité et un accueil chaleureux donne une bonne image pour des visiteurs. Son décalage horaire aev l’eurpe est fables 2ou 3 heures seulement. Elle bénéficie de sa stabilité politique, etde l’absence de maladies tropicales (le paludisme a disparu), d’animaux et d’insectes dangereux.

 L’essor du tourisme mauricien a été étroitement lié à celui du transport aérien dont les progrès ont permis de réduire considérablement la durée du voyage notamment avec l’Europe : alors qu’il fallait, autrefois, jusqu’à trois jours pour effectuer le trajet en raison des escales nécessaires au ravitaillement en carburant des avions, celui-ci ne dure à présent qu’une dizaine d’heures. Aussi, le Central Statistics Office (CSO) estime que 906 000 personnes se sont rendues en vacances à l’île Maurice en 2007 alors qu’elles n’étaient que 100 000 trente ans plus tôt.

 Le tourisme est donc devenu un des piliers de l’économie nationale aux côtés, d’une part, des exportations de sucre, activité « traditionnelle » de l’île depuis le 19e siècle, et, d’autre part, de l’industrie textile,. Classée parmi les pays les plus pauvres de la planète au départ des Britanniques (1968), l’île est un des rares pays africains à être sorti du sous-développement pour figurer désormais parmi les pays à revenu intermédiaire (6 000$/an/habitant en 2007). Le pays s’enrichit aavec le développement d’industries.

.L’arrivée des premiers touristes date de l’après-guerre où quelques Anglais s’arrêtaient dans l’île avant de poursuivre leur périple dans l’océan Indien. el. Un peu plus tard, le groupe construisit à proximité de l’aéroport de Plaisance un premier hôtel balnéaire (Le Chaland) puis un second sur la côte Ouest, le Morne Plage (1954). Pour promouvoir le tourisme, les Britanniques créèrent le Mauritius Government Tourist Office (1959).

 L’activité connut alors un premier essor.

Au début des années 1970, une série d’hôtels luxueux virent le jour sous l’impulsion d’Amédée Hugnin Maingard, premier président d’Air Mauritius et dirigeant de Mauritius Hotels. Il fut un des pionniers du tourisme mauricien aux côtés de Sir Gaëtan Duval. dirigeant créole charismatique du PMSD, ce dernier fut vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, du Tourisme et de l’Immigration du gouvernement d’Union nationale formé après l’indépendance (1969-1973)6. Épicurien, brillant avocat, Pour faire la promotion touristique de son pays, il le fit découvrir à de nombreuses vedettes du cinéma et de la chanson ainsi qu’à des familles princières comme celle de Monaco. L’île Maurice devint une destination en vogue et prestigieuse qui ciblait une clientèle haut de gamme et misait sur le fait qu’elle était restée francophone malgré une présence britannique de près de 160 ans.. Ce groupe installa une série d’hôtels de classe internationale en bordure des plus belles plages comme le Saint-Géran (1975).

Voyant que le tourisme était porteur, des propriétés franco-mauriciennes s’y intéressèrent en profitant du « boom » sucrier de 1974-1975 qui avait pour origine une flambée des cours due une pénurie de sucre sur le marché mondial. Elles investirent une partie de leur surcroît de recettes dans la construction d’infrastructures hôtelières ou la prise de participations dans des groupes hôteliers.. Pour mener à bien leurs projets, ces propriétés bénéficièrent de l’appui de la Mauritius Commercial Bank qui est entre les mains de la communauté franco-mauricienne depuis sa fondation en 1838.

Un afflux de capitaux et de touristes (1985-2015)

Le développement du tourisme mauricien s’accéléra à partir du milieu des années 1980 : son chiffre d’affaires passa de 845 millions de roupies (1985) à 14,23 milliards (2000) et le nombre d’hôtels de 55 à 95 (Ministry of Tourism, Leisure and External Communications 2006). En 1998, le groupe Constance y édifia le prestigieux Prince Maurice composé de 89 suites de luxe construites sur la mer grâce à des pilotis en bois et doté d’un parcours de golf (ce groupe possède aussi un hôtel aux Seychelles). Déjà présent dans la manufacture, le commerce, l’assurance, l’imprimerie et d’autres secteurs, le groupe Mon Loisir de la famille Lagesse, fondé en 1939 pour exploiter des plantations du nord-est de l’île, entra quant à lui dans le capital de Naïade Resorts, troisième groupe hôtelier mauricien, puis accrut sa participation en 2003. Naïade Resorts débuta avec le seul hôtel Le Tropical à Trou d’Eau Douce (1990). Depuis lors, il a connu une belle réussite puisqu’il compte à présent six hôtels à Maurice, une luxueuse villa sur l’île des Deux Cocos au large de Blue Bay, un établissement aux Maldives et l’hôtel Desroches aux Seychelles. En peu d’années, Naïade Resorts est devenu le troisième groupe hôtelier mauricien aux côtés de New Mauritius Hotels et de Sun Resorts, deux groupes qui ont dans le même temps multiplié leurs établissements dans l’île. Outre ces trois grands groupes et les domaines sucriers, d’autres opérateurs se tournèrent également vers l’hôtellerie : Food and Allied (FAIL) par exemple, un groupe spécialisé dans l’agro-alimentaire édifia deux hôtels à Port-Louis, puis encore le Telfair à Bel Ombre (2004). Enfin, les groupes étrangers au sein desquels figuraient le groupe réunionnais Apavou et les sociétés de gestion françaises Accor et Méridien s’intéressèrent aussi davantage à Maurice.

 Actualisés, ces chiffres représentent près de 200 000 touristes et 5,2 milliards de roupies

En marge de ces grands hôtels, de nombreuses petites structures appelées « campements » (bungalows, appartements, chambres d’hôtes) se développèrent en bord de mer sur des initiatives très diverses. Durant cette période, les agences de voyages européennes étaient chargées de faire venir les touristes à Maurice et bénéficiaient des campagnes de promotion effectuées par la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA). Ces campagnes eurent d’abord pour cible les clientèles traditionnelles de l’île que sont la France (26,5% des touristes selon le CSO) et La Réunion (10,6%) qui, contrairement à Maurice, ne disposent pas de belles plages de sable hormis à Saint-Gilles. Elles visèrent ensuite de nouveaux marchés comme l’Italie, la Suisse, l’Allemagne puis la Scandinavie, le Japon, l’Australie et l’Asie du Sud-Est. Le nombre de touristes passa de 115 000 (1980) à 291 500 (1990) puis à 650 000 en 2000, le cap des 500 000 visiteurs étant franchi en 1997 (Ministry of Tourism, Leisure and External Communications 2006). Le secteur enregistra alors des taux de croissance élevés (15 à 25% par an) si bien que s’opéra inévitablement un glissement de la clientèle du haut vers le milieu de gamme, le pays ne pouvant espérer remplir ses hôtels en ne s’adressant qu’à une clientèle fortunée même s’il s’efforce toujours de présenter l’image du luxe.

Depuis 2000, les investissements se poursuivent et le nombre d’hôtels est en constante augmentation. Le CSO estime ainsi qu’à la fin de l’année 2007 l’île en comptait 97 soit 10 857 chambres et 21 788 lits. Cinq établissements (non-inclus dans les 97) sont actuellement en rénovation et leurs propriétaires en profitent pour accroître leur capacité d’hébergement. Par comparaison en 1995, les 95 hôtels recensés (Ministry of Tourism, Leisure and External Les nouveaux complexes hôteliers et résidentiels se sont implantés principalement dans le sud-ouest de l’île, zone longtemps tenue à l’écart du tourisme en raison de sa vocation agricole. À Bel Ombre, trois hôtels de haute gamme ont été inaugurés en décembre 2004 soit 450 nouvelles chambres et un quatrième à la fin de l’année 2007. À Saint-Félix, la principale plantation sucrière a édifié sur d’anciens champs de canne le Shanti Ananda dont la gestion a été confiée au groupe indien Ananda Resorts.

 Le  lcap des 700 000 touristes a été franchi en 2002 (Ministry of Tourism, Leisure and External Communications 2006), celui des 2 millions arrive a grands pas ,avec un investissement massif  et le développent de l’aviation commerciale..

Instaurés en 2002, le touriste a bénéficié de  l’acquisition de biens immobiliers . Ces  ressortissants étrangers qui obtiennent le statut de résident dès lors qu’ils se portent acquéreurs d’une villa en investissant un minimum de 500 000$.

Le développement touristique de l’île a eu un impact positif en termes de création d’emplois et de distribution de revenus

Le Premier Ministre Adjoint et Ministre du Tourisme de l'Ile Maurice souhaite a annoncé plusieurs mesures censés donner un coup de fouet au secteur du tourisme à Ile Maurice. Les deux institutions en charge de la promotion de ce secteur : la Mauritius Tourism Promotion Authority et la Tourism Authority seront notamment restructurées.