Développement du tourisme à l’île Maurice
Les grandes phases du développement touristique de l’île
Maurice en montrant qu’il a permis aux grandes familles franco-mauriciennes de
maintenir leur contrôle sur l’économie insulaire, et de pallier les
défaillances de l’industrie sucrière qui fit leur fortune.
Depuis les années 1960, les îles tropicales sont devenues
une destination touristique très prisée car elles offrent à la fois
dépaysement, exotisme et détente. L’île Maurice aux plages de sable blanc
bordées d’un lagon aux eaux limpides, à la température clémente, avec des
équipements hôteliers de qualité et un accueil chaleureux donne une bonne image
pour des visiteurs. Son décalage horaire aev l’eurpe est fables 2ou 3 heures
seulement. Elle bénéficie de sa stabilité politique, etde l’absence de maladies
tropicales (le paludisme a disparu), d’animaux et d’insectes dangereux.
L’essor du tourisme
mauricien a été étroitement lié à celui du transport aérien dont les progrès
ont permis de réduire considérablement la durée du voyage notamment avec
l’Europe : alors qu’il fallait, autrefois, jusqu’à trois jours pour effectuer
le trajet en raison des escales nécessaires au ravitaillement en carburant des
avions, celui-ci ne dure à présent qu’une dizaine d’heures. Aussi, le Central
Statistics Office (CSO) estime que 906 000 personnes se sont rendues en
vacances à l’île Maurice en 2007 alors qu’elles n’étaient que 100 000 trente
ans plus tôt.
Le tourisme est donc
devenu un des piliers de l’économie nationale aux côtés, d’une part, des
exportations de sucre, activité « traditionnelle » de l’île depuis le 19e
siècle, et, d’autre part, de l’industrie textile,. Classée parmi les pays les
plus pauvres de la planète au départ des Britanniques (1968), l’île est un des
rares pays africains à être sorti du sous-développement pour figurer désormais
parmi les pays à revenu intermédiaire (6 000$/an/habitant en 2007). Le pays
s’enrichit aavec le développement d’industries.
.L’arrivée des premiers touristes date de l’après-guerre où
quelques Anglais s’arrêtaient dans l’île avant de poursuivre leur périple dans
l’océan Indien. el. Un peu plus tard, le groupe construisit à proximité de
l’aéroport de Plaisance un premier hôtel balnéaire (Le Chaland) puis un second
sur la côte Ouest, le Morne Plage (1954). Pour promouvoir le tourisme, les
Britanniques créèrent le Mauritius Government Tourist Office (1959).
L’activité connut
alors un premier essor.
Au début des années 1970, une série d’hôtels luxueux virent
le jour sous l’impulsion d’Amédée Hugnin Maingard, premier président d’Air
Mauritius et dirigeant de Mauritius Hotels. Il fut un des pionniers du tourisme
mauricien aux côtés de Sir Gaëtan Duval. dirigeant créole charismatique du
PMSD, ce dernier fut vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères,
du Tourisme et de l’Immigration du gouvernement d’Union nationale formé après
l’indépendance (1969-1973)6. Épicurien, brillant avocat, Pour faire la
promotion touristique de son pays, il le fit découvrir à de nombreuses vedettes
du cinéma et de la chanson ainsi qu’à des familles princières comme celle de
Monaco. L’île Maurice devint une destination en vogue et prestigieuse qui
ciblait une clientèle haut de gamme et misait sur le fait qu’elle était restée
francophone malgré une présence britannique de près de 160 ans.. Ce groupe
installa une série d’hôtels de classe internationale en bordure des plus belles
plages comme le Saint-Géran (1975).
Voyant que le tourisme était porteur, des propriétés
franco-mauriciennes s’y intéressèrent en profitant du « boom » sucrier de
1974-1975 qui avait pour origine une flambée des cours due une pénurie de sucre
sur le marché mondial. Elles investirent une partie de leur surcroît de
recettes dans la construction d’infrastructures hôtelières ou la prise de
participations dans des groupes hôteliers.. Pour mener à bien leurs projets,
ces propriétés bénéficièrent de l’appui de la Mauritius Commercial Bank qui est
entre les mains de la communauté franco-mauricienne depuis sa fondation en 1838.
Un afflux de capitaux et de touristes (1985-2015)
Le développement du tourisme mauricien s’accéléra à partir
du milieu des années 1980 : son chiffre d’affaires passa de 845 millions de
roupies (1985) à 14,23 milliards (2000) et le nombre d’hôtels de 55 à 95
(Ministry of Tourism, Leisure and External Communications 2006). En 1998, le
groupe Constance y édifia le prestigieux Prince Maurice composé de 89 suites de
luxe construites sur la mer grâce à des pilotis en bois et doté d’un parcours
de golf (ce groupe possède aussi un hôtel aux Seychelles). Déjà présent dans la
manufacture, le commerce, l’assurance, l’imprimerie et d’autres secteurs, le
groupe Mon Loisir de la famille Lagesse, fondé en 1939 pour exploiter des
plantations du nord-est de l’île, entra quant à lui dans le capital de Naïade
Resorts, troisième groupe hôtelier mauricien, puis accrut sa participation en
2003. Naïade Resorts débuta avec le seul hôtel Le Tropical à Trou d’Eau Douce
(1990). Depuis lors, il a connu une belle réussite puisqu’il compte à présent
six hôtels à Maurice, une luxueuse villa sur l’île des Deux Cocos au large de
Blue Bay, un établissement aux Maldives et l’hôtel Desroches aux Seychelles. En
peu d’années, Naïade Resorts est devenu le troisième groupe hôtelier mauricien aux
côtés de New Mauritius Hotels et de Sun Resorts, deux groupes qui ont dans le
même temps multiplié leurs établissements dans l’île. Outre ces trois grands
groupes et les domaines sucriers, d’autres opérateurs se tournèrent également
vers l’hôtellerie : Food and Allied (FAIL) par exemple, un groupe spécialisé
dans l’agro-alimentaire édifia deux hôtels à Port-Louis, puis encore le Telfair
à Bel Ombre (2004). Enfin, les groupes étrangers au sein desquels figuraient le
groupe réunionnais Apavou et les sociétés de gestion françaises Accor et
Méridien s’intéressèrent aussi davantage à Maurice.
Actualisés, ces
chiffres représentent près de 200 000 touristes et 5,2 milliards de roupies
En marge de ces grands hôtels, de nombreuses petites
structures appelées « campements » (bungalows, appartements, chambres d’hôtes)
se développèrent en bord de mer sur des initiatives très diverses. Durant cette
période, les agences de voyages européennes étaient chargées de faire venir les
touristes à Maurice et bénéficiaient des campagnes de promotion effectuées par
la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA). Ces campagnes eurent d’abord
pour cible les clientèles traditionnelles de l’île que sont la France (26,5%
des touristes selon le CSO) et La Réunion (10,6%) qui, contrairement à Maurice,
ne disposent pas de belles plages de sable hormis à Saint-Gilles. Elles
visèrent ensuite de nouveaux marchés comme l’Italie, la Suisse, l’Allemagne
puis la Scandinavie, le Japon, l’Australie et l’Asie du Sud-Est. Le nombre de touristes
passa de 115 000 (1980) à 291 500 (1990) puis à 650 000 en 2000, le cap des 500
000 visiteurs étant franchi en 1997 (Ministry of Tourism, Leisure and External
Communications 2006). Le secteur enregistra alors des taux de croissance élevés
(15 à 25% par an) si bien que s’opéra inévitablement un glissement de la
clientèle du haut vers le milieu de gamme, le pays ne pouvant espérer remplir
ses hôtels en ne s’adressant qu’à une clientèle fortunée même s’il s’efforce
toujours de présenter l’image du luxe.
Depuis 2000, les investissements se poursuivent et le nombre
d’hôtels est en constante augmentation. Le CSO estime ainsi qu’à la fin de
l’année 2007 l’île en comptait 97 soit 10 857 chambres et 21 788 lits. Cinq
établissements (non-inclus dans les 97) sont actuellement en rénovation et
leurs propriétaires en profitent pour accroître leur capacité d’hébergement.
Par comparaison en 1995, les 95 hôtels recensés (Ministry of Tourism, Leisure
and External Les nouveaux complexes hôteliers et résidentiels se sont implantés
principalement dans le sud-ouest de l’île, zone longtemps tenue à l’écart du
tourisme en raison de sa vocation agricole. À Bel Ombre, trois hôtels de haute
gamme ont été inaugurés en décembre 2004 soit 450 nouvelles chambres et un
quatrième à la fin de l’année 2007. À Saint-Félix, la principale plantation
sucrière a édifié sur d’anciens champs de canne le Shanti Ananda dont la
gestion a été confiée au groupe indien Ananda Resorts.
Le lcap des 700 000 touristes a été franchi en
2002 (Ministry of Tourism, Leisure and External Communications 2006), celui des
2 millions arrive a grands pas ,avec un investissement massif et le développent de l’aviation commerciale..
Instaurés en 2002, le touriste a bénéficié de l’acquisition de biens immobiliers . Ces ressortissants étrangers qui obtiennent le
statut de résident dès lors qu’ils se portent acquéreurs d’une villa en
investissant un minimum de 500 000$.
Le développement touristique de l’île a eu un impact positif
en termes de création d’emplois et de distribution de revenus
Le Premier Ministre Adjoint et Ministre du Tourisme de l'Ile
Maurice souhaite a annoncé plusieurs mesures censés donner un coup de fouet au
secteur du tourisme à Ile Maurice. Les deux institutions en charge de la
promotion de ce secteur : la Mauritius Tourism Promotion Authority et la
Tourism Authority seront notamment restructurées.